"La possibilité d'interruption doit être inhérent à la notion de continuité". Ces quelques mots du compositeur décrivent parfaitement les œuvres présentées dans cet enregistrement. Ces trois quatuors - Quartetto n ° 7, Quartetto n ° 8, et le Sei quartette brevi - ont été écrits sur une période de plus de 40 ans, mais en dépit de cette plage de temps prolongée, la musicalité singulière de Sciarrino est immédiatement identifiable dans chaque pièce. Chacune des trois pièces incluses dans cette collection est cependant nettement dissociable des autres; une «interruption» dans la «continuité» de l'œuvre de Sciarrino. Dans le Quartetto n° 7, nous sommes confrontés à la tentative du compositeur de transférer les techniques qu'il a développées dans l'écriture pour voix et cordes, alors que le quatuor Sei brevi compose avec l'héritage durable à la fois de Beethoven et celui avant-gardiste de l'après-guerre. Ce concept d'un dialogue historique conscient à travers un filtre personnel est également présent dans le Quartetto n° 8. Revenons également sur les propres mots et le point de vue du compositeur sur le quatuor à cordes, à la fois comme moyen et comme genre, qui occupe une place si forte dans sa musique : "L'intimité et la stylisation convergent dans le monde du quatuor. Un tel accord est rarement possible dans la vie quotidienne. L'accent mis sur l'émotion devient libre de redondance. Là où il n'y a pas de rhétorique, on ne peut dissoudre les tensions et chaque artificialité est bannie. Ici, le cantabile se développe d'une manière homogène, à travers laquelle la discontinuité du temps et de l'espace dévoile des approfondissements inattendus au moyen de sons multiples et, pour les cordes, résolument nouveaux. " “The possibility of interruption should inhere in the concept of continuity.” These words from the composer describe the collection on this CD well. The three quartets, Quartetto No. 7, Quartetto No. 8, and Sei quartette brevi were written over a time span of forty-one years, but despite this long range of time, Sciarrino’s idiosyncratic musicality is recognizable in every piece. However, each of the three pieces included in this collection is starkly individual, an ‘interruption’ within the ‘continuity’ of Sciarrino’s œuvre. In Quartetto No. 7, we are confronted with the composer’s attempt to transfer techniques he developed for voice writing to strings, and in Sei quartette brevi with the enduring legacy of both Beethoven and the post-war avant-garde. This concept of a conscious historical dialog through a personal filter is also present in the Quartetto No. 8. We return to Sciarrino’s own words for his perspective on the string quartet as both medium and genre, which holds such a strong place in his music: “Intimacy and high stylization converge in the world of the quartet. Such an agreement is rarely granted in the realm of quotidian life. The emphasis on emotion becomes free from redundancy. There, where there is no rhetoric, tensions cannot dissolve and each artificiality is banished. Here, the cantabile develops itself in a homogenous manner, through which the discontinuity of time and space unveils unexpected insights by means of multiple and, for the strings, entirely new sounds.”
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