 Plusieurs mezzo-sopranos ont laissé des gravures marquantes du Winterreise : Christa Ludwig (avec James Levine, 1986), Brigitte Fassbaender (avec Aribert Reimann, 1988), Mitsuko Shirai (avec Hartmut Höll, 1989) et Nathalie Stutzmann (avec Inger Södergren, 2003). Néanmoins, seule Miriam Abramowitsch (avec George Barth, 1994) était accompagnée par un pianoforte. Britta Schwarz et Christine Schornsheim s’inscrivent à leur tour dans cette perspective « historiquement informée ». Le voyage qu’elles nous proposent, dont le postulat est que cette musique parle d’elle-même et ne requiert aucune intervention, est assurément bien mené et bien chanté. Mais les interprètes mentionnées plus haut nous ont montré qu’en acceptant de solliciter le texte, il était possible d’aller beaucoup plus loin dans les variations de climat et d’allure, ainsi que dans l’expression de la solitude glacée, de la fatigue, de la folie menaçante et du sursaut de volonté. De plus, l’apport du pianoforte, avec sa sonorité plus tranchante, est également moins net ici que dans la version Abramowitsch/Barth. Cette interprétation est donc de grande qualité, mais son parti pris non-interventionniste ne rend pas entièrement justice à l’extraordinaire puissance et richesse de l’œuvre. (Emmanuel Lacoue-Labarthe)  Die Winterreise, the song cycle based on texts by Wilhelm Müller, is one of Franz Schubert's best-known works. Hardlyanyone else could convey the spirit of Romanticism and its guiding principles of longing, alienation and loneliness more accurately and to the point than Schubert, who completed this composition one year before his death. Britta Schwarz and Christine Schornsheim trace these thoughts in their recording on the contemporary fortepiano. At times sensitively reserved, at times stirring and energetic, yet always faithful to the text, the two interpreters succeed in breathing new life into Schubert's famous workof music. The balanced and well thought-out interpretation gives each lied a unique charm and opens up new perspectives for the listener. A must for every Schubert fan!
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