 Dans la série des neuf symphonies de Schubert, l’année 1816, au cours de laquelle un Schubert de dix-neuf ans compose sa Cinquième symphonie, marque une césure dans son processus de composition ; ce dont témoigne nettement la Sixième symphonie, écrite entre octobre 1817 et février 1818. La Cinquième symphonie fait l’économie des clarinettes, trompettes et timbales et se réduit à l’ensemble des cordes pimenté d’une flûte, deux hautbois, deux bassons et deux cors, dans un style encore assez mozartien, proche parfois de Haydn. La Sixième symphonie, quant à elle, surnommée « la Petite Ut majeur » par opposition à la grande Neuvième de 1825, fait appel à l’ensemble des cordes mais également à deux flûtes, deux clarinettes, deux hautbois, deux bassons, deux cors et deux trompettes ainsi que des timbales. Ce qui lui confère une allure beaucoup plus symphonique en comparaison de l’atmosphère plus chambriste de sa prédécesseure. L’ombre de Beethoven y est plus d’une fois perceptible, combinée toutefois avec les charmes des orchestrations des opéras de Rossini, qui faisaient alors un triomphe à Vienne, et dont Schubert maîtrisa très vite la manière. Il en résulte une symphonie pleine de charme et d’heureuses surprises stylistiques. L’Orchestre de la Résidence de La Haye ne bénéficie pas du même statut de reconnaissance internationale que son voisin le prestigieux Concertgebouw d’Amsterdam. Mais il y a là une sorte d’injustice. Il s’agit en effet d’une phalange d’instrumentistes de très haut niveau — on se souviendra par exemple d’un remarquable 5e Concerto pour piano et orchestre de Beethoven enregistré en 1956 sous Philips (S 06.117 R) par l’inoubliable Cor de Groot (1914-1993) — qui fut pendant longtemps dirigée par des chefs aussi remarquables que Willem van Otterloo, Jean Martinon, Ferdinand Leitner, ou Neeme Järvi. Jan Willem de Vriend, à sa tête de 2015 à 2019, succède glorieusement à ces aînés et livre ici des interprétations de la plus haute qualité qu’il convient de signaler dans la constitution d’une intégrale appelée à faire date. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Schubert’s musical ideas at this time sometimes bear a family resemblance to themes by Mozart, Haydn or Beethoven, but nevertheless his own style was already precociously developed. One would not mistake his Fifth Symphony of 1816 for the work of any other composer, though its difference in character from the Fourth Symphony is equally striking. Here, omitting clarinets, trumpets or timpani, Schubert uses a reduced orchestration in comparison with his previous symphonies. Schubert began his Sixth Symphony in October 1817 and completed it in the following February. The Sixth Symphony represents a sideways step in Schubert’s symphonic development, a digression which may be explained by the phenomenal popularity of Rossini. At this time Rossini’s operas were being received with tremendous enthusiasm in Vienna. Keen to earn a living from his compositions, Schubert now emulated aspects of the style which was enjoying such vogue. The Overture in D in the Italian Style dates from November 1817. In common with the Sixth Symphony, it reflects the influence of Rossini. According to Heinrich Kreissle, Schubert's first biographer, this work was the result of a wager which he made with some friends that he could easily compose “in the Italian style”.

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