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Diapason from July 2013 Review de Etienne Moreau Page No. 109
Format : 1 CD Digipack Total Time : 01:15:27
Recording : 27-29/04/2011 Location : La Chaux-de-Fonds Country : Suisse Sound : Stereo
Label : Claves Catalog No. : CLA1213 EAN : 7619931121321 Price Code : DM020A
Publishing Year : 2013 Release Date : 27/03/2013
Genre : Classical
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Franz Schubert (1797-1828) Sonate pour piano en si bémol majeur, D 960 Moments musicaux, D 780
Fabrizio Chiovetta, piano
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 Dernière sonate de la trilogie D958 - 960 et ultime opus pianistique (Schubert mourra quelques mois après l’avoir achevée) la sonate en si bémol majeur est l’aboutissement d’une pensée musicale qui ne s’exprime ici qu’avec le piano. L’orchestre et surtout la voix y sont intégrés implicitement. Cela explique la longueur atypique des sections (symphonique) et leur caractère introspectif (lieder). Autant de traits que l’on applique superficiellement aux dernières œuvres de Schubert. Pourtant rien n’est univoque chez Schubert et lorsque l’on s’embarque dans la sonate en si bémol, c’est pour traverser, entre flottements et maîtrise, des paysages fluctuants. L’interprète doit selon Alfred Brendel : « …s’ouvrir à la perception de la dimension spatiale à côté du déroulement temporel. » Dès le si long Moderato d’entrée si difficile à tenir dans son tempo original (Horowitz l’accélérait au concert de peur de lasser ses auditeurs), Fabrizzio Chiovetta prend son temps et s’emploie à ne jamais perdre le fil du développement, son jeu est guidé par un chant soutenu et inspiré. Le trio de l’Andante est énoncé d’un toucher soyeux et délicat. Même les modulations nombreuses y sont incorporées et tenues. Dans le bref Scherzo et l’Allegro final auquel il faut donner un rôle conclusif sans verser dans l’anecdote, le pianiste sait leur imprimer la dynamique et la sève organique requises. Ce piano bien droit, non dénué de maturité et foncièrement linéaire convient très bien au dernier Schubert. Ceux qui recherchent les divagations et la névrose du Wanderer se tourneront vers Richter (en concert). En complément de programme, les Moment musicaux D780 sont abordés par le pianiste de façon plus incohérente, à croire que la petite forme lui sied moins. Il n’y a ni la fantaisie ni la couleur que réclament certaines pièces plus entrainantes. Les contrastes rythmiques sont parfois légèrement forcés et manquent de naturel. Le 4ème se déroule impavidement et le 5ème est sec et plutôt asséné. Par contre, très beaux sont les moments lents, méditatifs où le pianiste, alliant gravité et poésie, semble chercher aux tréfonds des notes, explorant dans des cavités sombres et secrètes, le cœur battant du compositeur. Ce disque dévoile une réelle dévotion de l’interprète à cette musique. (Jérôme Angouillant)

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