Le « nouveau » Messie du compositeur suédois Sven-David Sandström, écrit en accord avec les commanditaires de l’œuvre sur le même livret que celui utilisé par Haendel dans son célèbre oratorio. Une musique à la fois moderne et d’une grande beauté mélodique qui sait capter l’auditeur avec force.  Commande de l’Oregon Bach Festival et de l’Internationale Bachakademie Stuttgart pour l’année Haendel (2009), l’œuvre constitue une réélaboration musicale moderne du Messie. La structure tripartite est conservée, le livret très peu retouché. L’affectation des versets bibliques qui composent ce livret à telle ou telle voix est grandement modifiée. Alors qu’ Haendel n’y a jamais recours dans son oratorio, Sandström affectionne par exemple les duos ou les trios vocaux. Les passages ainsi traités évoquent alors le dialogue d’opéra néoromantique. L’écriture, brillante, obéit à une rhétorique de l’effet expressif dont l’auteur a fait son credo : « Être accessible dès la première écoute et toucher les gens ». Imagination, sens du théâtre, déploiement de couleur sonore, diversité des registres (lyrique, dramatique, pathétique, léger) sont les traits majeurs de cette œuvre, au demeurant excellemment interprétée. La prodigalité trouve peut-être son revers dans un éclectisme stylistique (mêlant Britten, le Stravinski néoclassique, Orff, le jazz voire la comédie musicale). D’où parfois l’impression que la partie l’emporte sur le tout et que le discours musical n’atteint pas la cohésion que le librettiste a su donner, dans ses trois parties, à ce qui n’est pourtant, en un certain sens, qu’un patchwork de versets bibliques. Une palette plutôt disparate, mais qui a ses beautés. (Bertrand Abraham)  Le Messie du compositeur suédois Sven-David Sandström est une commande commune de l'Oregon Bach Festival et de la Bachakademie de Stuttgart. En accord avec le souhait des commanditaires, l'œuvre se base sur le livret anglais de Charles Jennens, déjà mis en musique par Haendel dans son célèbre oratorio. Ce Messie du 21ème siècle se caractérise par sa grande expressivité et ses couleurs orchestrales. Pour Sandström, modernité et beauté sonore ne sont pas incompatibles – ce à quoi son credo fait écho : "Ma musique doit être immédiatement compréhensible et toucher les auditeurs !"
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