Richard Strauss (1864-1949)
"Befreit", op. 39 n° 4 (2 versions)
"Winterliebe", op. 48 n° 5
"Traum durch die Dämmerung", op. 29 n° 1
"Gesang der Apollopriesterin", op. 33 n° 2
"Mein Elemer!", extrait de "Arabella", opéra en 3 actes
"Une symphonie alpestre", op. 64

Hugo Wolf (1860-1903)
5 Mélodies

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 7 en mi majeur, WAB 107

Renée Fleming, soprano
Wiener Philharmoniker
Staatskapelle Dresden
Christian Thielemann, direction

Renée Fleming liedersängerin ? Oui, mais à la marge de ce qui reste l’essentiel de son art, tout entier dédié à l’opéra. Etrange de voir reparaître, alors qu’elle a fait ses adieux à la Maréchale, ce concert au Festival de Salzbourg en aout 2011, qu’elle ouvrait avec quatre lieder de Richard Strauss, et la scène qui conclut l’acte I d’"Arabella". Son timbre de soie où les mots sont toujours un peu paresseux s’irise dans le vitrail que lui colorent les Wiener Philharmoniker, magnifique "Befreit" (son favori, qu’elle reprendra à Dresde dans l’autre DVD de cet album), tendre "Winterliebe", c’est pourtant la scène d’"Arabella" qui enthousiasme, soudain si libre et où les mots portent des sentiments. En seconde partie, une "Symphonie Alpestre" où Thielemann laisse chanter les Wiener Philharmoniker, sans rien d’appuyé, une promenade lyrique d’une poésie troublante, qui refuse tout effet – l’orage suggère au lieu d’asséner – et reste la plus belle version qu’en ait gravée, tous supports confondus, ce chef qu’on prétend engoncé dans les solennités. La 7e Symphonie de Bruckner donnée à Dresde en septembre 2012 est de la même eau, fluide, lumineuse, chantante avec une sorte de retenue pudique qui rend l’Adagio plus émouvant encore, merveille ouvragée avec un art polyphonique, une pureté dans la réalisation sonore qui annonçaient la formidable intégrale en vidéo des symphonies de Bruckner avec la phalange dresdoise, toujours en cours de parution. Les Wolf où Renée Fleming retrouve Thielemann, la montrent autrement diseuse qu’en ses Strauss – elle redonne tout de même ici "Befreit", plus libre d’intonations, d’accents, qu’à Salzbourg - car chez Wolf le mot est roi, il faut l’incarner : le moment suspendu d’"Anakreons Grab" est un camée émouvant qu’Elisabeth Schwarzkopf n’eut pas désavoué. Belle idée d’avoir réuni ces deux concerts déjà historiques (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)

Two unforgettable evenings showcase the artistry of Renée Fleming alongside Christian Thielemann’s mastery of the Austro-German Romantic idiom. The Salzburg Festival honours one of its founding fathers, Richard Strauss, and the Staatskapelle Dresden draws on the deep well of its living Bruckner tradition. The mixed vocal and symphonic programmes feature five lieder by the prolific songsmith Hugo Wolf in addition to four of Strauss’s finest, and an opera scene featuring Fleming in one of her career-defining roles, Arabella. At Dresden’s Semperoper, the Staatskapelle’s then newly appointed music director leads them in Bruckner’s lyric Seventh in which the composer mourns the death of Wagner, whereas in Salzburg, Thielemann helms the Vienna Philharmonic Orchestra for the spectacular mountain journey of Strauss’s titanic Alpine Symphony