 Toucher fuligineux, pudeur, élégance, pas un marteau dans le piano, voila un jeune homme qui ferait oublier quelques (faux) traits communs d’une certaine école de piano soviétique. La maitrise technique est sciante, mais invisible, les Moments musicaux de Rachmaninov fusent et chantent, Andantino magique, Andante cantabile sans appui, Presto sans grandiloquence, cette façon lyrique d’animer le discours est décidément toute singulière. Des doigts si véloces, un esprit si clair, donnent toutes ses chances aux orages, à la lyrique tortueuse de la Sonate en sol mineur de Medtner, l’une de ses plus difficiles, pour les mains comme pour l’esprit, qu’il emporte avec un brio naturel, sans aucune ostentation. Bien vu, comme sa Grande Sonate de Tchaïkovski, pour laquelle il préfère l’élévation hymnique à la pompe, le lyrisme au démonstratif, et conduit au travers de la grande forme la persistance de l’émotion. Ecoutez le phraser le grand thème après l’intrada, lui donner des accents schumaniens que peu hors Richter auront su y trouver. Pianiste à suivre, assurément. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Interviewed by Musical America in 1921, Rachmaninoff was asked: “would you agree that the heart should be the composer’s guide through the labyrinths of accepted forms?” “Yes”, he replied, “the heart above all. Of course, the head must aid in the building of great musical structures, but by itself the head is impotent. If a composer is devoid of heart or hasn’t his heart in the right place, it is impossible for him to conceal his deficiency. This explains why Russian music is so superlatively great; it speaks so directly to the heart. That is what gives it its vital beauty, its universality of appeal, and thus all great art is universal and national in character– it were better to say local instead of national – at one and the same moment.” It is perhaps for this reason that young pianist Nikolay Medvedev has chosen a program of Russian piano masterpieces for his debut album.
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