Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Etudes-Tableaux, op. 33
Etudes-Tableaux, op. 39
Préludes, op. 23
Préludes, op. 32
Prélude, op. 33 n° 22
Variations sur un thème de Chopin, op. 22
Variations sur un thème de Corelli, op. 42
Sonate pour piano n° 1 en ré mineur, op. 28
Sonate pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 36
Moments Musicaux, op. 16
Quatre improvisations sur des thèmes d'Arenski, Glazounov, Taneyev et Rachmaninov
Morceau de Fantaisie en sol mineur
Fughetta en fa majeur
Morceaux de Fantaisie, op. 3
Transcriptions
Impressions Orientales en si bémol majeur
Pièce en ré mineur
Fragments en la bémol majeur
"La bannière étoilée" en si bémol majeur
Suite en ré mineur
Romance sans paroles
Quatre pièces
Nocturnes
Morceaux de salon, op. 10
Fantaisie-tableaux (Suite n° 1) pour 2 pianos, op. 5
Suite n° 2 pour 2 pianos, op. 17
Rhapsodie Russe
Six Morceaux pour duo de pianos, op. 11
Deux Pièces pour piano à 6 mains
Polka Italienne pour duo de pianos
Danses symphoniques pour 2 pianos, op. 45
Romance en sol majeur pour duo de pianos
Prélude en do dièse mineur

Zlata Cochieva, piano
Lukas Geniusas, piano
Alexander Gavrylyuk, piano
Santiago Rodriguez, piano
Nils Franke, piano
Alexander Ghindin, piano
Elisa Tomellini, piano
Ingryd Thorson, piano
Julian Thurber, piano
David Gardiner, piano

Elle a bien des avantages l’intégrale des œuvres pianistiques de Sergei Rachmaninov que propose Brilliant. Deux merveilles la dominent, les tumultueux "Préludes" d’un tout jeune Lukas Geniusas, dont l’ardente lyrique fait penser à sa grand-mère, Vera Gornostaeva, par la profondeur des timbres et l’arc en ciel des nuances, et, jusque là bien moins repérées, par les gravures d’une toute jeune pianiste devenue depuis la coqueluche du public berlinois, Zlata Chochieva. Les deux cahiers des "Etudes-Tableaux", joués avec un éventail dynamique stupéfiant, qui évite les éclats intempestifs et cherche partout la poésie, renouvelle l’approche de ces opus essentiels, mais il faut aussi entendre comment elle emporte la difficile "Première Sonate" et ce qui est à mon sens le chef d’œuvre secret du piano de Rachmaninov, les "Variations sur un thème de Chopin", où elle rivalise avec le souvenir laissé par Jorge Bolet. On pourra trouver les transcriptions par Ghindin un peu univoques, affaire de toucher, mais quel musicien dans les "Morceaux de Fantaisie". Virtuose impeccable, Santiago Rodriguez ne fait qu’une bouchée de la 2e Sonate (hélas il choisit la version révisée) comme des "Variations Corelli", Alexander Gavrylyuk retrouve le lyrisme des grands anciens pour d’admirables "Moments musicaux" et Nils Franke dévoile les raretés avec art. Surprise, tout un plein disque avec des opus moins courus revient à une pianiste dont je ne sais rien, mais qui s’avère remarquable par la qualité de sa sonorité et son jeu virtuose mais sans ostentation. Ecoutez comment Elisa Tomelini nous fait découvrir la "Suite en ré mineur", les rares "Nocturnes", les "Morceaux de salon", c’est soudain le génie de Rachmaninov jeune-homme qui irradie dans son magnifique Steinway. Les deux pianos et les quatre mains reprennent les gravures impeccables de Thorson & Thurber, rejoints pour les "Deux Pièces à six mains" par David Gardiner, des classiques qui n’empêcheront d’aller voir ailleurs pour les "Suites" et les "Danses symphoniques". Chaudement recommandé, à placer sans craindre son ombre, au coté des coffrets de Howard Shelley et de Ruth Laredo. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Cette intégrale réunit plusieurs gravures déjà parues chez divers éditeurs ainsi que des live. Une édition qui inclut des pièces rares comme The Star-Spangled Banner, les Fragments, toutes les transcriptions (Bach, Bizet, Kreisler…), Fughetta, Improvisations, les pièces de jeunesse ainsi que les Danses symphoniques pour deux pianos. Pour que cette édition soit "absolument" complète, on aurait apprécié la version originale (1913) de la Sonate n° 2. Le choix des interprètes est excellent car les styles de jeux sont variés. Le piano d’Alexander Ghindin, d’une sonorité trop monochrome déçoit dans les transcriptions. Remarquable, en revanche, est le jeu de Nils Franke, dans le motorisme des pièces rares. Alexander Gavrylyuk aborde les Moments musicaux avec une épaisseur et une densité expressive superbe. Belle lecture, aussi de la Sonate n° 2 par Santiago Rodriguez qui bataille sans ferrailler. Sous les doigts d’Elisa Tomellini, les pièces de jeunesse brillent avec juste ce qu’il faut de nostalgie. Lukas Geniusas interprète l’ensemble des Préludes avec la force de soutenir des pages concertantes. Un jeu impressionnant et héroïque qui séduit d’emblée. Zlata Chochieva bénéficie pour les Etudes-Tableaux, d’une prise de son remarquable. Elle fait chanter son piano avec beaucoup de noblesse et d’élégance. Une belle redécouverte déjà parue chez Piano Classics. L’un des musts de cette édition, ce sont aussi les pièces à deux pianos. Ingryd Thorson & Julian Thurber les gravèrent en 1985 avec un tempérament de feu. Un coffret assez bien équilibré et une intégrale de valeur. (Jean Dandrésy)

The piano dominated Rachmaninoff’s creative thinking from the start. Even his four early piano pieces of 1887 reveal the extraordinary sense of kinship he felt with the instrument. However, these enchanting early offerings were outclassed by his first piece to evoke the brooding passion that would remain a powerful force in his music for decades to come: the Prelude in C sharp minor. This became one of five Morceaux de fantaisie which attracted the praise of Tchaikovsky, and the composer, while often suffering painful bouts of self-doubt, was rarely unable to turn out the kind of salon pieces that enjoyed a ready audience. However, he soon had higher ambitions in mind, emulating Chopin (and before him) Bach by composing the sequence of Op.23 Preludes in the early years of the 20th century, and following it with two sonatas which demanded the prodigious technique that almost he alone of contemporary performers could marshal. The Op 32 Preludes date from a Schumann-esque 18- day burst of creativity, but they distil Rachmaninoff’s pianistic imagination at its most diverse, completing the cycle. His compositional voice is darker and still more introspective in the sequences of Etudestableaux, which forsake the free and lyrical vein of his earlier music for a disciplined austerity that would reach a climax in his large-scale Symphonic Dances and The Bells, though finding a more fantastical outlet in the Rhapsody on a Theme of Paganini. Thus the set presents a guide to the life and the voice of one of Russia’s most dominant and individual musical voices. Compiled from recordings made during the last ten years, it features young artists such as Lukas Geniušas and Zlata Chochieva who have gone on to achieve deserved fame as mature artists. There are also recordings by more experienced artists such as Nils Franke and the duo of Ingryd Thorson & Julian Thurber. Among the most complete of all the ‘complete’ solo piano sets on the market, Brilliant’s box is, as ever, a bargain second to none.