Serge Prokofiev (1891-1953)
Huit Sarcasmes
Visions fugitives, op. 22

Alexander Tcherepnin (1899-1977)
Huit Pièces pour piano, op. 88
Prélude, op. 85 n° 1
Prélude, op. 85 n° 9

Nikolai Tcherepnin (1873-1945)
Six illustrations musicales sur "Tale of the Fisherman and the Fish" de Pouchkine

Alexander Gadjiev, piano

Alexander Gadjiev ouvre son album à rebours, non pas du temps, mais du modernisme. Si les géniaux Sarcasmes sont bien le premier opus de ce disque dans la chronologie, rien des autres œuvres assemblées ici n’atteindra au même degré de modernisme, et simplement de génie. Il s’y montre fabuleux, un vrai diable qui ricane et ratiocine dans un piano de souffre et de braise. Fabuleux et pas moins dans l’opus majeur du piano d’Alexander Tcherepnin, son opus 88 (1955), où le compositeur évite les scories qui encombrent tant de ses œuvres. L’œuvre est rare au disque (Bartlett l’avait enregistrée génialement pour Etcetera alors qu’inexplicablement Murray McLachlan l’avait ignorée dans sa remarquable anthologie pour Olympia, lui pourtant si dévoué à la cause d’Alexander Tcherepnin…), avec encore quelques souvenirs d’orient plus balinais que chinois, Gadjiev se régalant de ses subtilités d’écriture (la Réverie), déployant une palette inouïe qui fait de ce disque probablement son meilleur opus à ce jour. Quel dommage qu’il n’ait pas enregistré coté Prokofiev toutes les Visions fugitives, mais c’était pour laisser la place aux Tcherepnin père et fils, allant chercher chez Nikolai une pure merveille, six vignettes illustrant un conte de Pouchkine, donnant envie d’en savoir plus sur les œuvres pianistique de l’auteur du génial Echo et Narcisse… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)