 Anna Shelest n’a pas froid aux yeux, s’attaquer au Deuxième Concerto de Prokofiev, l’un des plus athlétique du répertoire, reste la propriété quasi exclusive des hommes, il y faut une poigne, des épaules, et dès le premier mouvement une sacrée endurance. Mais après tout un des premiers pianistes à l’enregistrer fut justement une pianiste, Dagmar Baloghova, et pour rien moins que Karel Ancerl. Anna Shelest n’aura pas la puissance de son ainée, mais sa musicalité, la finesse toujours sarcastique de son approche rendent comptent de l’esprit même de l’œuvre, et sa technique lui permet de faire mieux que de survivre au précipité du Scherzo. L’Orchestre d’Ostrava, pour modeste qu’il soit, est tout acéré, fusant, épiçant encore l’ironie, et inspirant la pianiste dans un final où le visage de l’œuvre change radicalement : ses épisodes égarent bien des solistes, pas elle. Son Premier Concerto, débarrassé de tout grandiloquence, joué rapide et leste, manque peut-être d’attaque, mais décidément ce clavier ailé à une vraie présence, rendant justice à une certaine tradition de pianistes ukrainiens qui auront fait les beaux jours de cette fameuse école russe qui dut tant aux musiciens de Kiev, de Kharkiv, d’Odessa…. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  L’énergie vitale des deux premiers concerts pour piano de Prokofiev est restituée de manière très personnelle par la pianiste Anna Shelest. Autant son toucher affiné et son sens de l’équilibre tiennent ces partitions avec une parfaite lucidité, autant l’orchestre s’en tient au seul rôle d’accompagnateur. Il est dommage que la formation soit parfois aussi lourde, peu encline à souligner les audaces de l’écriture de Prokofiev, ses digressions acides, ses provocations. Les cuivres sont patauds et les cordes manquent bien souvent d’agressivité. Le piano ne cherche pas non plus le caractère “avant-gardiste” de cette musique, clairement soutenu dans la plupart des lectures des deux concertos. Cette version demeure par conséquent assez classique, sans rudesse, presque française dans le style (il est vrai que Prokofiev résida longtemps en France entre les deux guerres). Dans une discographie aussi abondante, on sera intéressé par la clarté de toucher de la pianiste y compris dans l’immense cadence du premier mouvement du Concerto n° 2. Une belle carte de visite gravée en 2014, mais concurrencera difficilement les gravures de référence des deux partitions. (Jean Dandrésy)  Pianist Anna Shelest was born in Kharkiv, Ukraine. She began studying piano at six years old, and later attended the Kharkiv Special Music School for Gifted Children, where she studied under Sergei Polusmiak and Gary Gelfgat. A multi-award winning artist, she won her first competition when she was only eleven at the Milosz Magin International Piano Competition. She has since gone on to win the Louisiana International Piano Competition, Kawai American Recording Contest, Bradshaw-Buono International Piano Competition New York, and many more. Recorded in the Czech Republic in 2014, this release features Sergei Prokofievs Piano Concertos Nos 1 and 2. These works were written early on in Prokofievs career, and feature his virtuosic and wildly dissonant style which caused his first leap into fame.
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