 Originale, la formule de ce double compact accorde un disque au compositeur français Olivier Penard (1974-), autodidacte à la créativité mélangeant le contemporain, le minimalisme, le jazz et la musique de film, tandis que le second est consacré à des pièces écrites par Orlando Bass (1994-), l’interprète, d’origine britannique, de ces Œuvres Pour Piano. Si les deux musiciens ont des points communs (l’énergie, une vision de l’instrument qui dépasse son rôle de soliste), le premier se distingue par une musique au rythme prononcé, à la poésie structurée, alors que l’autre explore des contrées plus capricieuses, poussant vers un jeu dont l’apparente improvisation trompe sur la précision de l’écriture. Ainsi, la Sonate n° 2 du premier, percute et dissone, parfois évocatrice de Ligeti, tandis que sa Sonate n° 1 illustre cette multiplicité des rôles dévolus à l’instrument : soliste, voix chorale ou orchestre. Les ironies du second, cycle de 13 courtes pièces aigres-douces, déroulent les contours d’un monde parfois espiègle (comment trouver la sérénité au son d’une Berceuse dont le balancement chavire ?), parfois foisonnant (De Volubilita Condimentorum), parfois naïf (Undae Dissolvunt). Enfin, avec Un Pot-Très-Pourri D’Opéra, Bass prend sa revanche sur l’indigestion de mondanités subies lors de sa jeunesse, au travers d’un parcours caricatural de l’histoire du genre. (Bernard Vincken)  This double album is a testimony of a meeting of two artists who enjoy discovering numerous things they have in common in perception of the creative gesture: freedom of sound, striving for aesthetic diversity, a unique vision of notation, in which the piano is treated more like an orchestra than a solo instrument, the desire for expressiveness, which excludes neither references to the Neo-Romanticism, nor the use of modern techniques, and finally the wealth of creative energy as well as the overwhelming desire to cooperate. Their artistic worlds are characterised by complementarity. While the music of one of the composers is often narrative, sometimes brutal, yet always striving for a rhythmic and poetic ideal, like a Greek Aoidos telling his absorbing story, the other composer uses a capricious language, humorous, sometimes bizarre, with pleasant, extraordinary mobility, constructed with utmost care and at the same time giving a joyful impression of improvisation.
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