 Notre surcharge pondérale gardant le sens de la mesure, nous sommes trop vieux jeu pour courir à chaque fois vraiment ventre à terre après toute cette nouvelle génération classique croyant devoir verser, au prétexte culturo-populiste d'élargir son public, dans le streaming du transgenre musical mondialisé, subdivision melting-pot routier pour mange-disque autoradio (sans garantie anti-vigilance). Nous ne donnerons donc que tchèque en gris à ce hautboïste praguois, déjà entendu dans Telemann, Zelenka, Bach, Vivaldi, Ravel et Debussy. Instrumentalement, il s'est frotté aux grands aînés Maurice Bourgue et Heinz Holliger, et surtout à Jean-Louis Capezzali qui l'a ouvert à la musique contemporaine. Il a même suscité un concerto du jeune compositeur Martin Hybler, qui l'accompagne ici au piano sur une plage, comme le fait sur un autre morceau le spécialiste en musique de films Zdenek Merta. Troisième larron soliste, le violoniste Pavel Sporci, qui s'est perfectionné auprès d'Itzhak Perlman, a enregistré des concertos (Tchaikovsky, Dvorak, Korngold, Strauss), a fondé un orchestre de musique gipsy, mais devrait se méfier des poncifs gonflants et ronflants de sa promo officielle : se joue des codes musicaux (rimbaldien !), réalise les meilleures ventes (quel étalon d'excellence!), violoniste au violon bleu (ça change tout), talent qui naît une fois par siècle (sic, mais nous sommes bien le chroniqueur du millénaire). Subséquemment, une fois déposée la platée de nerfs de notre agacement, la musique ? Quelque supplément d'ameublement peu nécessaire et peu caractérisé, de ce Vivaldi revu pâlotement par le fantôme de Gershwin, jusqu'à ces Bach ou Haydn précisément assez inutiles de n'être pas assez modernement revisités. Pour le reste, ça piazzolle et ça morriconise par la porte ouverte d'une oreille à l'autre, on ne sait pour quel public exactement, aussi vrai que notre présente conclusion conclut : tautologiquement aimable pour ceux qui aiment ça. (Gilles-Daniel Percet)  The name Vilém Veverka is familiar to everyone who has fallen for the enchanting tone of the oboe. His path to virtuosity commenced with accolades at international competitions, and continued with gaining experience with the Berliner Philharmoniker, performances with chamber formations (Ensemble Berlin Prag, PhiHarmonia Octet), and building up an extensive repertoire, ranging from Baroque to contemporary works, a number of which he himself has premiered. Yet Vilém’s horizon is even wider – his ambition is to present the oboe in a context different from that which we are accustomed to. Following several “classical” summits (Telemann, Britten, Vivaldi, Zelenka, Bach, etc.), he has made another of his dreams come true in the form of this crossover album. It would seem that the need to transcend borders is deeply encoded in his DNA. And so you will find side by side Bach, the “classics” of the second half of the 20th century (Morricone, Piazzolla, Žbirka, etc.), and also compositions Martin Hybler wrote for the present album. Everything has been thought through, every single detail refined. As Vilém himself put it, the recording documents “the compulsion of a performer to seek new paths unceasingly”, it is “a report on a new beginning, on the next of a series of horizons beheld.”

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