Mozart Sonates pour piano n 8 à 13 Hewitt - CDA68421 2 - Hyperion - Classique

J’avais accueilli le premier volume de cette intégrale des Sonates de Mozart avec quelques bémols. Le jeu mesuré, nativement élégant d’Angela Hewitt, allait d’évidence aux Sonates du jeune Mozart, moins aux suivantes, demandant plus d’ampleur pianistique. Comment ne pas entendre qu’elle achoppe aux opus de la maturité, question de simple nature sonore : le joli de la Sonate en la majeur lui va assez bien, même si elle édulcore, plus du tout les grandes déploiements de la Sonate en la mineur où, croyant trouver le souffle, elle durcit le toucher. La compréhension des formes reste toujours aussi éclairante, le sens classique de la ligne ne fera pas défaut, mais le jeu de grand caractère défendu par Lili Kraus, Walter Gieseking, pour ne pas évoquer Claudio Arrau, est quasiment absent, cette Marche turque en boite à musique, assez impossible après les audaces auxquelles nous ont habitués les pianofortiste, le souligne. Le meilleur ? Les deux Fantaisies, soudain le son se creuse, incroyable !, une pointe de romantisme transparait, métamorphosant ce jeu que les Sonates avaient corseté. Un espoir pour le volume final ? Il faut y croire. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)