Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
L'Idiot, op. 144, opéra en 4 actes

Bogdan Volkov, ténor (Prince Lew Nikolaïevitch Mychkine)
Ausrine Stundyte, soprano (Nastassia Filippovna Barachkowa)
Vladislav Sulimsky, baryton (Parfione Semionovitch Rogojine)
Xenia Puskarz Thomas, mezzo-soprano (Aglaya)
Iurii Samoilov, baryton (Lukjan Timofejewvtch Lebedjev)
Clive Bayley, basse (Ivan Fiodorovitch Epanchine)
Margarita Nekrasova, mezzo-soprano (Elisaveta Prokofievna Epanchina)
Jessica Niles, soprano (Alexandra)
Pavol Breslik, ténor (Gavrila Ardalionovitch)
Daria Strulia, soprano (Warwara (Warja) Ardalionowitch)
Jerzy Butryn, basse (Afanassi Ivanovitch Totzki)
Alexander Kravets, ténor (Un aiguiseur de couteaux)
Jutta Bayer, soprano (Adelaida)
Herren Der Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
Mirga Grazinyte-Tyla, direction
Krzysztof Warlikowski, mise en scène

Le revival était inespéré, surtout venant de Salzbourg, mieux l’ultime opéra de Mieczyslaw Weinberg aura occupé la soirée d’ouverture, le public huppé n’en espérait probablement pas autant. Passons sur la mission impossible que s’était donné le compositeur : mettre en musique fidèlement le roman de Dostoïevski, quitte à ne silhouetter qu’une grande part des personnages, ce que la mise en scène virtuose de Krzysztof Warlikowski transforme en réussite. Scène suractive, transposition et relecture éclairées, le spectacle fascine, très bien filmé, et fait oublier une partition qui tire à la ligne. L’immensité du Felsenreitschule autorise cette virtuosité, ces mises en abime, et de tant d’espace, de tant d’interactions Warlikowski fait jaillir la présence du Prince, créant un personnage fascinant tout entier formé par sa prodigieuse direction d’acteur qui trouve un interprète idéal en Bogdan Volkov, probablement le nouveau grand ténor lyrique que le répertoire russe espérait. Transformé en autiste il transcende le héros du roman de Dostoïevski. Fulminante et quasi hystérique, la Natacha d’Ausrine Stundyte en agacera plus d’un, mais quelle incarnation, qui finit par rendre Aglaia transparente – le compositeur ne l’a pas vraiment gâtée… De la fosse émanent les sortilèges des Wiener Philharmoniker, ils parviennent à animer l’étrange orchestre déployé ici par Weinberg, la direction inspirée de Mirga Grazinyté-Tyla n’y est pas pour peu. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Weinberg's final opera, based on Dostoevsky's novel, condenses the plot without losing its psychological depth. Prince Myshkin, mentally ill yet believing in goodness, meets merchant Rogózhin on a train, sparking a tale of dependence, madness, and murder. The opera, rediscovered in the last decade, presents the composer Weinberg as Shostakovich's equal. The Idiot, composed in 1986-1989, now staged in Salzburg, directed by Krzysztof Warlikowski and conducted by Mirga Gražinyte-Tyla, brings the world of literature to the opera stage. The excellent cast of singers contributes to make the production a great success. Bogdan Volkov “expressive lyrical tenor touches intimately in the piano and yet remains able to cope with all orchestral storms” (BR Klassik)