C'est en s'inspirant de l'enregistrement des Années de pèlerinages d'Alfred Brendel découvert dans son adolescence, que Charles Owens entrepris, pendant la période de confinement, d'enregistrer l’œuvre de Liszt. Owens y puisait un vaste éventail « d'expériences visuelles auditives et littéraires ». Sa propre lecture découle sur bien des points de celle de Brendel, visionnaire, narrative, scrupuleuses des détails et des nuances dynamiques. Le pianiste exploite au mieux les ressources illimitées de son Steinway D, résonances, couleurs, réactivité pour nous brosser ces fameux paysages composés comme des tableaux à la manière d'un peintre. Merveilleux cantabile des numéros 2, 3, 4 et 7 après une Chapelle un peu terne. L'Orage est grondant, la Vallée pieusement méditative, les Cloches de Genève sont d'une torpeur exquise, mais là encore quel piano ! A ce projet d'évasion musicale vers les paysages de Suisse, que le pianiste qualifie de libérateur, il y ajoute une autre sublime consolation : la Bénédiction de dieu dans la solitude. Owens se l'approprie d'emblée, posant ses accords et arpèges comme des joints de maçonnerie, construisant l'édifice lisztien mesures après mesures, séquences après séquences, englobant la forme avec une maîtrise remarquable et un somptueux détaché. Klasse ! (Jérôme Angouillant) With his critically acclaimed AVIE Records releases of music by Johann Sebastian Bach, Johannes Brahms, Gabriel Fauré and Sergei Rachmaninov to his credit, the celebrated British pianist Charles Owen scales the heights of Franz Liszt’s anthology Années de pèlerinage, Première année: Suisse (“Years of Travel, First Year: Switzerland”), which evokes the great 19th-century pianist-composer’s Swiss sojourns with aural impressions of the Alpine landscape, its peaks and valleys, mountains and streams, and the country’s distinctive folk music. Literary references abound as they do in the album’s concluding piece, the emotional Bénédiction de Dieu dans la solitude (“The Blessing of God in Solitude”) which was inspired by a poem penned by Liszt’s friend Alphonse de Lamartine. Emotions ran equally high for Charles Owen who turned to Liszt during lockdown. The uncertainty of being homebound throughout the pandemic was eased by the extra meaning and solace of the composer’s evocations of journeying, experiencing the natural world and its sense of beauty and liberation.
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