 Élève, entre autres de Penderecki et de Nadia Boulanger, K. Meyer compositeur polonais d'envergure internationale, qui a dédié un grand nombre de ses œuvres à des musiciens prestigieux et a reçu de nombreux prix a, en 1981 (alors qu'il créait sa 6e symphonie tandis que la loi martiale était proclamée dans son pays) fait de ce genre musical un moyen de réflexion philosophique, voire politique sur la condition humaine. Sa 9e symphonie, créée en 2015, s'inscrit directement dans la ligne de la plus célèbre des autres neuvièmes, et se veut porteuse comme elle, et à l'instar d'autres monuments musicaux du XXe siècle, tels le War Requiem de Britten, d'un message (plus inquiet) sur la guerre, la paix , la fraternité. Cette vaste fresque dont les protagonistes sont un vaste chœur à 4 ou 6 voix sans solistes et un grand orchestre (représentant l'un et l'autre « la voix de la communauté ») a recours à des extraits, en latin, d'un certain nombre de psaumes bibliques, ou au texte intégral de certains autres (on songe à la symphonie de Psaumes de Stravinsky, mais la vision de Meyer est loin de tout optimisme irénique). L'œuvre est sombre, dramatique, austère et exigeante voire éprouvante pour l'auditeur, et si son titre évoque la foi et l'espoir, elle est plus fréquemment évocatrice des angoisses qui caractérisent la période actuelle, des mensonges des puissants, de leur « haine de la paix » (1er mouvement), de la faiblesse des opprimés (3e mouvement, ps. 35). Elle prend souvent la forme d'un thrène, d'une déploration, d'invocations, met à profit effets de percussions, cloches, métallophones, vents et cuivres. Déchirée et déchirante ; ses couleurs orchestrales sont variées, des groupes d'instruments précis étant utilisés de façon contrastée selon les moments de la dramaturgie (qui culmine dans le 5e mouvement) ; le chœur et l'orchestre n'intervenant tous deux au complet que dans le finale où s'inscrit cependant la perspective de la miséricorde. Certains trouveront cette œuvre trop hiératique, monumentale, voire statique et monolithique (notamment à cause de l'absence de solistes vocaux). Mais elle exige beaucoup d'attention, plusieurs écoutes de la part de l'auditeur, et elle ne révèle que lentement ses beautés ses secrets, ses subtilités. Elle se fait mériter. (Bertrand Abraham)  Krzysztof Meyer, one of the most recognizable Polish composers in the world, extends his oeuvre with a recording of the Symphony No. 9 Fidei speique Sinfonia (Symphony of Faith and Hope) for choir and orchestra to Psalms of David, Op. 126. The latest, monumental vocal and instrumental symphony is a piece with a clear message. At the beginning of the work on the score in 2015, the composer reached for the ancient Psalms of David to express his concern about the current situation in Poland and in the world, where ‘lying language’ is spreading, people ‘are rushing to war’ and more and more clearly ‘hate peace.’ From the today’s perspective, it does not seem that his concerns have lost their relevance. Meyer reached for a large symphony orchestra and a mixed choir, representing the voice of the community. The four-part ensemble frequently sings in a six-part texture. The instruments used differ in individual movements, radically changing the ensemble’s tone colour. The full cast is employed only just in the finale. The diverse and at times moving expression of the Symphony results from a harmony shaped in a way specific to its composer’s music. The Symphony No. 9 presented on this album was recorded during its world premiere in the Concert Hall of the Poznan Philharmonic in 2016 by the Cracow Karol Szymanowski Philharmonic Choir and by the Poznan Philharmonic Orchestra, conducted by Jakub Chrenowicz.

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