Ingrid Bjoner Airs dopéras de Verdi Puccini Beethoven et Wagner Hager Santi Sawallisch

Sa carrière est moins connue que celle de certaines cantatrices de sa génération, comme Birgit Nilson qu’elle a remplacée au pied levé ; mais Ingrid Bjoner, soprane norvégienne (1927-2006) s’est d’abord fait remarquer comme une immense chanteuse wagnérienne, dès le milieu des années 50. C’est d’ailleurs « Le crépuscule des dieux », ici chanté en 1976 sous la direction de Wolfgang Sawallich, qui fut son premier grand rôle en 1956, aux côtés de Kirsten Flagstad. A partir de 1960, Ingrid Bjoner chante dans toutes les grandes maisons d’opéra du monde. Les enregistrements réalisés en public, publiés sur ce cd, la présentent à l’apogée de sa carrière de 1967 à 1976, dans ses rôles les plus emblématiques. Les airs de la « Force du destin » et du « Bal masqué » de Verdi font découvrir l’artiste avec non seulement une technique de chant irréprochable, une diction et un souffle extraordinaires, mais aussi et surtout avec une implication totale sur scène. Les deux airs de « Turandot » de Puccini, sous la direction de Nello Santi, sont une autre facette de son engagement dans l’opéra italien : quelle puissance dramatique en ressort ! La carrière d’Ingrid Bjoner montre une soprane qui a pris le temps de mûrir chacune de ses interprétations. L’extrait de « Fidelio » de Beethoven, qu’elle a chanté de très nombreuses fois sur scène, en est un exemple : il fait entendre une Léonora d’une grande classe, pleine de force et de tendresse à la fois. Cette publication est un juste hommage posthume rendu à cette grande artiste. (Dominique Gérard)