Gottfried August Homilius (1714-1785)
Der Herr ist Gott, der uns erleuchtet, HoWV II.91
Nun freut euch,lieben Christen g'mein, HoWV X.26
Vater unser im Himmelreich, HoWV X.21
Die Freude der Hirten über Die Geburt Jesu, HoWV I.1
Erwachtet, ihr Christen, HoWV II.57
O Gottes Lamn, HoWV I.4
Für deinen Thron tret ich hiermit, HoWV X.8
Sonate pour hautbois et basse continue, HoWV XI.1
Was mein Gott will, das g'scheh allzeit, HoWV XI.18
Heilig ist unser Gott, der Herr Gott Zebaoth, HoWV II.99
Gott fähret auf mit Jauchzen, HoWV II.87

Dresdner Kreuzchor
Dresdner Barockorchester
Roderich Kreile, direction
Sächsisches Vocalensemble
Virtuosi Saxoniae
Ludwig Güttler, direction

Quatre compositeurs nés en 1714 devraient être célébrés cette année : Gluck, Carl Philipp Emanuel Bach, Jommelli et Homilius. Absent de maintes encyclopédies musicales, le dernier mentionné demeure assez méconnu mais sa discographie a déjà congédié l’indigence. Cantates, chorals, extraits d’oratorios et de passions, l’aperçu panoramique de cette « Édition-Anniversaire » est une excellente introduction à l’Œuvre dont la variété stylistique est à l’image de la ville où vint s’établir Homilius après avoir étudié l’orgue avec Bach. Le rayonnement de Dresde sur l’Europe musicale du XVIIIèmesiècle motiva le Cantor de Leipzig à entreprendre sa Messe en si. La promesse de la reconnaissance fut honorée par sa nomination comme compositeur de la cour. En remerciement, Bach joua sur l’orgue de la Frauenkirche dont Homilius devint titulaire en 1742. C’est dans cette église bombardée en 1945 et reconstruite soixante ans après qu’ont été enregistrés les préludes de choral et la cantate « Erwachet, ihr Christus » dont la structure et l’éloquence retiennent l’attention. Au chœur introductif en rythmes pointés s’enchaîne directement un choral émouvant qui interviendra trois fois avec un texte différent. Cette œuvre ne comporte aucun air soliste, uniquement des récitatifs (privilège rare pour tous ceux qu'ils ennuient, la cantate « Heilig ist unser Gott » inverse la situation). Le chœur conclusif est soutenu par un orchestre à l’énergie très « Sturm und Drang ». En 1755, Homilius prit la direction musicale des trois principales églises de la ville (dont la Frauenkirche) et devint Cantor à la Kreuzschule. Toujours actif huit siècles après sa fondation, le chœur formé dans cette école valorise les enregistrements par sa ferveur extraordinaire. Le langage de Homilius reflète bien cette période où le contrepoint s’efface au profit de la simplification d’écriture du style galant mais prouve aussi que ces repères musicologiques ne peuvent circonscrire l’expressivité. En effet, celle-ci ne fit que se renouveler. Ainsi la violence dramatique des Passions de Bach fit place à la douceur (non dénuée de profondeur) de l’« Empfindsamkeit » (style sensible) qui rapproche Homilius de Carl Philipp Emanuel Bach dans la musique sacrée. Leurs traits communs mériteraient d’être étudiés à l’occasion de leurs tricentenaires simultanés. L’articulation subtile entre aspects historiques et esthétiques rend prioritaire cette édition, aussi bien pour une découverte que pour un approfondissement. (Pascal Edeline)

Gottfried August Homilius left an extensive oeuvre. Numerous motets, church cantatas, and oratorios, among others, have been preserved. In their day the compositions of ­Homilius were very popular and were extraordi­narily well circulated. On the occasion of his 300th anniversary Carus is releasing three CDs with works by “the best church composer” (J. F. Reichardt) of his time. Among them is a special 2 CD edition featuring several of Homilius’ works from the past library of Carus recordings with the Dresdner Kreuzchor under Roderich Kreile and the Sächsisches Vocalensemble unter Ludwig Güttler, among others.