 Cet album sera le testament spirituel et musical de la grande mezzo-soprano allemande Maria Jonas, disparue en décembre 2024. Il met en musique les lettres par lesquelles Hildegarde von Bingen, abbesse, mystique, théologienne, etc.…admonestait les savants, les sages et les puissants de son temps. Maria Jonas était une spécialiste du chant médiéval, elle dirigeait l'ensemble Ars Choralis Coeln qu'elle avait fondé en 2004. Avec cet ensemble elle a notamment interprété et porté au disque nombre d'oeuvres d’Hildegarde. Lors de l'édition 2011 du festival de Montalbane, elle confronte cet univers musical à celui des mélodies indiennes traditionnelles. La fusion prend, car ces deux univers musicaux suivent les mêmes règles de la musique modale. Cette rencontre a marqué son travail ultérieur, comme en atteste son dernier album. Elle y est entourée de sa complice Susanne Ansorg, qui y joue du fidel (une sorte de violon à quatre cordes, populaire en Europe du Nord-Ouest), du tambura (une sorte de luth à manche long, répandu en Asie et dans les Balkans), et un jeu de cloches ; de Bassem Hawar, grand spécialiste du djozé, une petite vièle à pique rencontrée en Irak ; de Sebastian Pank, au saxophone soprano ; et aussi, bien sûr, de son ensemble Ars Choralis Coeln. Cet environnement donne à l'ensemble une tonalité New Age, renforcée par l'acoustique réverbérante, parti pris qui peut agacer mais que Maria Jonas assume totalement jusque dans son chant. Mais après tout, que sait-on du style musical d'Hildegarde ? Que ressentaient ses auditeurs, ses auditrices plutôt, à son écoute ? Elle prônait, contre la hiérarchie ecclésiastique, l'usage d'instruments pour accompagner la voix, pour louer Dieu "au son de la trompette, sur la harpe et la cithare". Son ambitus était très étendu, jusqu'à deux octaves et demie. Son chant était virtuose. Il sautait rapidement d'un registre à un autre, en de longues phrases lyriques, et l'on y retrouvait les caractéristiques du plain-chant médiéval germanique, portées à l'extrême, mélange de modes, sauts hardis...Mutadis mutandis, avec des moyens différents, Maria Jonas ne coche-t-elle pas toutes les cases ? Et puis, il y a toujours des amateurs de musique New Age. Et pour ceux qui feraient la grimace à l'écoute de cette interprétation très libre, de cet album proprement envoutant, il existe une discographie alternative maintenant abondante. (Marc Galand)  Hildegard of Bingen, one of the most remarkable female figures of the Middle Ages, maintained a lively written exchange with numerous religious and secular dignitaries. The long-untapped treasure of surviving letters evidences not only her influence on important political and socio-critical issues of the 12th century, but also a deep-felt companionship which she shared with her correspondents. On this CD, ALA AUREA follows the letters of Hildegard with unique interpretations of her music. ALA AUREA is comprised of Maria Jonas and Susanne Ansorg, who create arrangements of medieval music for voice, fiddle, tambura, shruti box and glockenspiel. They are joined in this recording by colleagues Bassem Hawar (djoze), Philipp Lambrecht (bells), Sebastian Pank (soprano saxophone) and Ars Choralis Coeln.
|