Une collection de quatre œuvres importantes de Lou Harrison, composées sur près d’un demi-siècle : de son très joué Premier concerto pour flûte et percussion, de 1939, à Ariadne, pour flûte et percussion, écrite en 1987, en passant par le ballet Solstice et Strict Songs, pour baryton, chœur et orchestre.  Lou Harrison, né en 1917 et mort en 2003, composa des pièces étranges, aux effectifs étonnants, tel ce Concerto pour flûte et percussion n°1 (1939), relativement bref. Ici, le style évolue entre l’art suggestif d’un Ravel et le néo-classicisme de l’entre-deux guerres. D’une manière générale, certaines formules mélodiques ne cachent pas leur structure modale, inspiré des traditions orientales, qui ont beaucoup influencé le compositeur américain durant sa jeunesse. Le recueil des Strict Songs (1955), pour baryton, chœur mixte et orchestre, demeure étonnant, voire même d’un charme certain, entre naïveté (l’écriture pour chœur) et complexité. Le ballet Solstice (1950) montre définitivement l’influence des instruments de percussion asiatique sur l’écriture de Lou Harrison. A partir des années 1950, il se documenta sur le gamelan et lut notamment les écrits sur la musique balinaise de Colin McPhee, fameux auteur de Tabuh-Tabuhan, œuvre décisive dans l’imaginaire musical américain. Harrison essaie de recréer le son du gamelan en utilisant trois instruments particuliers : le célesta, le piano tack (sorte de piano préparé différemment … préparé), et différents effets de percussion créés par un instrument à cordes dans les registres graves. Un disque intéressant. Des interprétations parfaites. (Pierre-Yves Lascar)  Compositeur, interprète, éditeur, copiste, enseignant, critique musical mais aussi facteur d'instruments, poète et peintre, Lou Harrison se caractérise par son éclectisme humain, mais aussi musical. Ses premières compositions, vocales et instrumentales, manifestent des influences les plus diverses, allant de la polyphonie médiévale à la musique asiatique. Puis il se passionne pour la percussion, et explore ses possibilités nouvelles d'écriture et d'expression. Il utilise des instruments asiatiques, mais aussi divers objets tels que des morceaux de métal, des casseroles, des pots de fleurs ou des cafetières. En 1961, après un voyage en Corée et au Japon, il se passionne pour le gamelan japonais et associe des instruments asiatiques a des instruments européens. L'un de ses instruments favoris est le tack piano, ou "piano à clou". L'œuvre de Lou Harrison se caractérise par une recherche constante de sonorités particulières, et un renouvellement du matériel sonore. Il évolue avec une grande maîtrise, aussi bien dans l'atonalité que la polytonalité, en passant par le sérialisme. Son nom est fréquemment associé à ceux d'Henry Cowell et John Cage. Il est un expérimentateur qui fascine. (Copyright Radio-France)

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