 De voir quelques musiciens du Combattimento Consort Amsterdam s’afficher sur la pochette de ce disque dans des poses farfelues voire incongrues, augure d’un certain plaisir à nous faire partager leur interprétation des Concerti Grossi op.6 de Georg Friedrich Haendel. Cet ensemble a déjà bien des disques à son actif, Bach, Haendel (l’op.3) et Vivaldi. On perçoit bien l’habitude de cette formation de jouer ce type de répertoire et, profitant de l’expérience de leur prédécesseurs baroqueux (Hogwood, Pinnock), de leur volonté de créer une impulsion dynamique nécessaire à la conduite de cette musique. / L’op.6 a été composé en à peine plus d’un mois. Haendel, à la suite de son séjour en Italie, voulant rivaliser avec l’op. 6 de Corelli qui lui sert de modèle. Ces douze concertos en trois à quatre mouvements sont d’inspirations diverses et comportent souvent une section fuguée. L’alternance vif-lent-vif est presque systématique. Fidèle à lui-même, Haendel en profite pour recycler quelques compositions antérieures et en parsèment les motifs à l’intérieur de ces concertos. / Jan Willen de Vrien dirige de son violon. L’enthousiasme de sa fringante équipe est perceptible tout au long de ses concertos qui égrènent des formes et des climats différents, on y trouve une ouverture à la française (presque une ouverture d’opéra !), un horn-pipe, des danses variées, sicilienne, musette et polonaise… Ce foisonnement fait le charme de cette musique et réclame à la fois poésie et exubérance. Le Combattimento Consort cherche à traduire le sentiment et l’humeur qui conviennent pour chaque mouvement. Aussi bien la mélancolie (gravité du largo du n°5) que la majesté, l’ironie jusqu’à la frénésie. Croquis vifs à la Hogarth ou pastels français. Chaque groupe d’instruments nous livre une expression « picturale » et colorée du texte musical. Les fugues enjouées sont menées à la baguette mais sans empressement. Le petit groupe de violons baroques sonnent sans acidité. On les entend ferrailler à volonté dans l’allegro final du n°11. Hautbois et basson, adjoints au ripieno, ne sont pas en reste, ils participent avec verve et malice au festin. L’op.6 ne manque pas d’enregistrements intéressants, celui-ci s’intègre parfaitement dans la discographie « baroque » de cette œuvre décidément inépuisable. (Jérôme Angouillant)  The creative riches of structure and the broad diversity of styles that Handel exhibits in the 61 (!) movements of his 12 Grand Concertos, time and again coloured by a surprising palette of musical expression, is unique, and has led to his opus VI being generally considered alongside Bach’s Brandenburg Concertos as one of the great monuments of Baroque instrumental music.
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