 L’œuvre pianistique de Grieg renferme de véritables beautés. Souvent combiné au folklore norvégien, c’est un art subtil, inventif, vivifiant et raffiné qui s’exprime à travers ces pièces pour piano à quatre mains. S’inspirant de thèmes folkloriques aux rythmiques dansantes tant élégantes qu’enflammées, aux mélodies aussi bien primesautières que mélancoliques, les « Quatre Danses Norvégiennes » (1880-81) nous entrainent dans une farandole de musiques emplies de fantaisie et d’airs populaires. Les « Deux pièces symphoniques » (1863-64) sont une adaptation des deuxième et troisième mouvements de l’unique symphonie de Grieg dont il avait interdit l’exécution. Un Adagio cantabile au romantisme gracieux et délicat témoigne de la qualité d’écriture mélodique sensible et touchante du compositeur à laquelle répond un Allegro au lyrisme dynamique et aux rythmiques entrainantes. Même sans leurs couleurs orchestrales les Suites de « Peer Gynt » (1888 et 1893) séduisent inévitablement par la délicatesse des mélodies, la finesse de l’inspiration, les harmonies enchanteresses et la variété des caractères de ces pièces évocatrices. Les « Deux Valses-Caprices » (1883) sont d’une inspiration travaillée et rafraîchissante. Et les « Deux Mélodies Nordiques » (1895) réinventent subtilement des thèmes folkloriques. La merveilleuse interprétation des deux pianistes nous offre là un album absolument recommandable. (Laurent Mineau) Edvard Grieg fut indéniablement le compositeur scandinave le plus important de la seconde moitié du XIXe siècle. Après des études au Conservatoire de Leipzig, où ses premières influences ont été Schubert et Schumann, il s'est orienté vers le Danemark, la langue danoise et la culture danoise en général, et a passé beaucoup de temps à Copenhague. Ultérieurement, Grieg renoua avec ses racines et la culture paysanne norvégienne sous l'influence d’Ole Bull, insufflant à sa musique cette veine nationale devenue partie intégrante de sa philosophie artistique. On notera que la plupart des œuvres présentées dans cet enregistrement résultent de l’adaptation de versions antérieures. Ainsi, les "4 Danses norvégiennes", op. 35, sont des arrangements pour piano à quatre mains d'anciens airs folkloriques que Grieg a tirés d'un recueil publié par le musicien et chercheur Ludvig Mathias Lindeman. La composition en a été esquissée à Copenhague en janvier 1880 et achevée au cours de l'été de l'année suivante, lors de vacances à Lofthus. L’unique Symphonie de Grieg a été composée en 1863-64, alors que Grieg avait 20 ans ; et de l’avis du compositeur, ses quatre mouvements ne devaient jamais être exécutés. Elle le fut pourtant, mais seulement le 30 mai 1981. Les thèmes des mouvements centraux en furent toutefois divulgués par le compositeur sous la forme des Deux Pièces symphoniques", op. 14 pour duo de piano. En 1876, Grieg composa la musique de scène du Peer Gynt d’Ibsen, une partition d'environ 90 minutes, dont il tira en 1888 et 1893 deux Suites orchestrales, ultérieurement arrangées dans des versions pour piano solo et piano à quatre mains. Ces Suites sont spontanément mais faussement associées à un imaginaire norvégien, car Ibsen dépeint en réalité l'exotisme du vaste monde, les déserts, les îles lointaines, les contrées inconnues aux yeux de ce voyageur égaré qu’est l’antihéros éponyme de la pièce. Les musiques de Grieg évoquent habilement ces paysages et personnages lointains… Les "2 Walzer-Capricen", op. 37, composées à Rome en 1883, signent, après une séparation, l’heureuse réconciliation du compositeur et de sa cousine, Nina, devenue son épouse. Les "2 Nordic Melodies", op. 63, originellement pour orchestre à cordes (1895) furent publiées l'année suivante sous forme d'arrangements pour piano duo, dédiées à l'ambassadeur de Norvège et de Suède à Paris, Frederik Due. Avec fougue, et subtilité lorsque nécessaire, le couple à la ville formé par Roberto Plano / Paola Del Negro est le parfait interprète de ces musiques retravaillées, très souvent attachantes par le naturel de leurs mélodies populaires. Un enregistrement à ne pas manquer. (Jacques-Philippe Saint-Gerand) During the years leading up to the beginning of the 20th century, Edvard Grieg was the most significant Scandinavian composer. He was educated at the Leipzig Conservatory, where his early influences were Schubert and Schumann. Like all of his fellow countrymen of that generation, he was orientated towards Denmark, the Danish language and Danish culture in general. He spent much time in Copenhagen. Later, in his early 20s, he developed an affinity for Norwegian peasant culture thanks to the influence of the great Norwegian musician Ole Bull. That effected a major change in his musical outlook, and for the rest of his life he immersed himself in Norwegian literature and folk music. It became a major part of his artistic philosophy and placed him firmly in the ranks of the nationalist composers that characterised the second half of the 19th century. The 4 Norwegian dances Op.35 are arrangements for piano four-hands of old folk tunes that Grieg took from a collection published by the musician and researcher Ludvig Mathias Lindeman. The composition was sketched in Copenhagen in January 1880 and brought to completion in the summer of the following year during a holiday in Lofthus. Grieg’s Symphony in C minor EG 119 was composed in 1863–64, when Grieg was 20, and the melodies of its second and third movements later came to be known in the present arrangement for piano duet known as 2 Symphonic Pieces Op.14. Grieg’s name is notably tied to important stage works, among them Ibsen’s Peer Gynt, one of the most performed plays in Norway. Grieg composed a score for the play of some 90 minutes of incidental music, from which he selcted the most beautiful numbers for two orchestral suites which he arranged in versions for piano solo and piano four-hands. Grieg wrote the 2 Walzer-Capricen Op.37 for piano four hands in 1883, after he and his lyric soprano wife, Nina, had reconciled after an estrangement and were once again happy together, travelling and performing in Germany and Rome. The 2 Nordic Melodies Op.63 were originally written for string orchestra in 1895 and published the following year along with arrangements for piano solo and piano duet. The work is dedicated to the Norwegian and Swedish ambassador to Paris Frederik Due, an enthusiastic amateur musician and composer and a member of the Royal Swedish Academy of Music. Due sent Grieg some compositions for violin and piano, and one of his melodies appears in the first piece: ‘In Folk Style’. The second piece, comprising the ‘Cow-Call’ and ‘Peasant Dance’, is a reworking of two pieces (Nos. 18 and 22) from Grieg’s Op.17 (25 Norwegian Folk Ballads and Dances).
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