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Le Grazie Veneziane. Porpora, Hasse, Galuppi. Kopp.
Diapason de février 2009
Critique de Roger-Claude Travers
Page n° 103
Format : 1 CD
Durée totale : 01:12:46

Enregistrement : 15-18/01/2008
Lieu : Dresde
Pays : Allemagne
Prise de son : Stereo

Label : Carus
Référence : CAR83264
EAN : 4009350832640
Code Prix : DM021A

Année d'édition : 2008
Date de sortie : 24/11/2008

Genre : Classique
Nicola Antonio Porpora (1686-1768)
De profundis

Johann Adolf Hasse (1699-1783)
Laudate pueri

Baldassare Galuppi (1706-1785)
Dixit Dominus

Maria Grazia Schiavo, Emanuela Galli, soprano
José Maria Lo Monaco, alto
Vocal Concert Dresden
Dresdner Instrumental-Concert
Peter Kopp, direction

Trois œuvres célestes de Porpora, Hasse et Galuppi, qui étaient, aux côtés de Vivaldi, les principaux compositeurs et enseignants des Ospedali vénitiens, ces anciens orphelinats devenus avec le temps les hauts-lieux de culture de la ville. Beauté du son, passages pour chœur presque suspendus et parties solistes virtuoses de ces bijoux musicaux rendent évidentes les critiques euphoriques du XVIIIème siècle, qui louaient le « chant divin » qu’on entendait aux Ospedali. Un disque non pas parfait, mais plus-que-parfait !

Une génération après Vivaldi, trois œuvres composées pour les jeunes musiciennes des Ospedali vénitiens : un surprenant De Profundis, uniformément joyeux et insouciant, de Porpora, un rayonnant Laudate Pueri de Hasse, échappé de la Cour de Dresde, et un Dixit Dominus à l’écriture raffinée, éthérée, de Galuppi, ces deux dernières pièces données ici en première mondiale. Pour cette résurrection, le Dresdner Instrumental –Concert de Peter Kopp accompagne trois voix bien typées, mais qui se marient idéalement dans les ensembles : les sopranos Emanuela Galli et Maria Grazia Schiavo, timbre diaphane chez la première, frais et enfantin chez la seconde, et écoutez avec quelle tranquille assurance elle nous mène aux cîmes de son Qui habitare facit (Laudate Pueri). La voix sombre et corsée de l’alto José Maria Lo Monaco s’épanouit dans un Gloria Patri (Laudate Pueri toujours), d’une économie de moyens haendelienne, phrasé avec une pureté et un détachement séraphiques. Mais la grâce, promise par ce disque bien nommé, c’est un Vocal Concert Dresden digne de ses devancières vénitiennes qui nous l’apporte dans le Dixit Dominus : la bonté divine descendue sur nous. (Olivier Gutierrez)

Pour tout amoureux du répertoire sacré du XVIIIe siècle, ce disque est à marquer d’une pierre blanche. D’une part, il comporte deux œuvres enregistrées ici en première mondiale et respectivement composées par Hasse et Galuppi , d’autre part, il bénéficie d’une interprétation tout à fait exceptionnelle grâce, notamment, à des voix féminines d’une pureté et d’un engagement suffisamment rares aujourd’hui dans ce répertoire « mineur » pour qu’on tienne à le souligner.

Comme l’explique Patrick Barbier dans son ouvrage La Venise de Vivaldi (publié chez Grasset), les « Ospedali » désignent des entités qui faisaient aussi bien office d’hôpitaux que d’orphelinats ou d’institutions de bienfaisance. Originaires de Naples, elles se sont surtout développées à Venise qui en a bientôt compté quatre : San Lazzaro dei Mendicanti dont la fondation remonte au XIIIe siècle, Santa Maria della Pietà créée en 1346, l’Ospedale degl’Incurabili qui date de 1520 et, enfin, San Giovanni e Paolo dei Derelitti créée en 1527 (plus connu sous le nom d’« Ospedaletto », dont Porpora fut d’ailleurs le maître des chœurs en 1743). En principe, seules des jeunes filles y étaient accueillies (à partir de l’âge de six ans) mais il était fréquent que certaines femmes y passent leur vie tout entière , si la gouvernance était du ressort des laïques, l’enseignement était en revanche dispensé par des religieux qui veillaient à les éduquer tant du point de vue culturel que chrétien. Nombreux ont été les orchestres qui s’y développèrent (on connaît naturellement le rôle considérable que Vivaldi joua à cet effet) et les compositeurs qui leur dédièrent des œuvres : outre le « Prêtre roux », citons Lotti, Hasse ou Porpora qui composa à leur attention un merveilleux Salve Regina et un non moins agréable San Petrus Urseolus.

Ce disque débute par le magnifique De Profundis du Napolitain Porpora (1686-1768). Tiré du Livre des Psaumes, il s’agit d’une imploration du Christ auquel le fidèle demande d’écouter ses prières. Contrairement à ce que l’on pourrait penser (et à ce que d’autres compositeurs ont pu réaliser), Porpora a choisi de traiter cette déclamation de manière assez festive, privilégiant ainsi la joie religieuse sur l’abnégation et l’humilité. Composé en 1744 alors que Porpora, revenu de Londres depuis 1736, était établi à Venise, ce morceau reflète assez bien la musique orchestrale de la Sérénissime telle que Vivaldi a notamment pu l’illustrer : violons bondissants, accompagnement attentif, dentelle mélodique… Les trois solistes sont étincelantes, servies par un orchestre d’une prévenance palpable à la moindre mesure. Soulignons également les chœurs qui, notamment dans le « Quia apud te » et le trop bref « Gloria Patri », révèlent un engagement tout à fait exceptionnel.

Changement de pays mais non d’atmosphère avec le Laudate pueri de Johann Adolf Hasse (1699-1783). Lui-même élève de Porpora, Hasse s’établit à Naples en 1722 et entretient dès cette époque une fructueuse collaboration avec l’Ospedale degl’Incurabili de Venise. La présente pièce, vraisemblablement composée à la fin des années 1730, est profondément marquée par les caractères de l’orchestration italienne de l’époque où l’importance des cordes et une tonalité plutôt légère contrastent avec le style qui se développait au même moment à Dresde ou dans d’autres localités allemandes. Le duo introductif (dont le thème est repris en guise de conclusion) confié à Maria Grazia Schiavo et Emanuela Galli place sans nul doute Hasse au niveau des compositeurs qui, à son époque, ont le mieux servi la voix (le fait qu’il ait épousé en 1730 la célèbre Faustina Bordoni n’est peut-être pas étranger à ces affinités…) : volontaire et lumineux, c’est le sommet de l’œuvre. Il ne s’agit naturellement pas de minimiser les qualités des autres parties, notamment des duos entre soprano et alto (écoutez par exemple le virtuose « Excelsus super omnes gentes »), mais celles-ci s’avèrent plus conventionnelles dans la mesure où, en plus d’une occasion, la partition nous renvoie vers Vivaldi, décidément incontournable.

Même si, à l’instar de la plupart de ses semblables, il a voyagé à travers toute l’Europe, Baldassare Galuppi (1706-1785) est un musicien proprement vénitien puisqu’il y est né (à Burano pour être exact), qu’il y a vécu et qu’il y est décédé. Chargé des enseignements musicaux au sein de l’Ospedale dei Mendicanti à partir de 1740, Galuppi s’est fait connaître aussi bien pour ses opéras que pour ses œuvres religieuses. Enregistré là encore en première mondiale, son Dixit Dominus emprunte en plus d’une occasion au style galant : les motifs dévolus en certains passages à l’orchestre s’avèrent saisissants de théâtralité (au début du « Tecum Principium » par exemple, chanté avec simplicité par l’alto Jose Maria Lo Monaco). Galuppi, tout en subissant lui aussi l’influence du « Prêtre roux » qui se perçoit en plus d’une occasion, s’avère néanmoins capable de trouver des formes originales qu’il s’agisse de l’orchestration (des trois compositeurs ici représentés, il est le seul à adjoindre aux cordes deux cors) ou de la mélodie (ainsi, le « Dominus a dextris tuis » est-il incontestablement plus proche d’un air de concert de Mozart que d’une pièce religieuse typique de ce XVIIIe siècle si foisonnant).

Poursuivant sa politique éditoriale audacieuse, la maison d’édition Carus livre ici un disque absolument splendide, de nature à ravir tous les amateurs de la musique du XVIIIe siècle, qui a encore tant à nous offrir !

Au cours de leur histoire, les Ospedali de Venise, à l’origine des orphelinats caritatifs, devinrent de hauts-lieux de la culture musicale vénitienne. Les concerts donnés par les musiciennes formés dans ces Ospedali étaient de véritables attractions, dont la renommée allait bien au delà des frontières de la ville. C’était le seul endroit où de la musique sacrée était composée pour des femmes et interprétée par des femmes dans les églises. Des compositeurs de renom, comme Vivaldi, Hasse, Porpora et Galuppi, qui enseignaient dans les quatre « Ospedali grandi », perpétuaient cette tradition et assuraient son prestige.

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