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Diapason de janvier 2015 Critique de Jean-Claude Hulot Page n° 93
Format : 1 CD Durée totale : 01:04:21
Enregistrement : 24-28/01/2011 Lieu : Hanovre Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : CPO Référence : CPO777679 EAN : 0761203767922
Année d'édition : 2013 Date de sortie : 02/12/2013
Genre : Classique
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Paul Graener (1872-1944) Symphonie en ré mineur "Schmied Schmerz", op. 39 Aus dem Reiche des Pan, op. 22 Prinz Eugen, der edle Ritter, Variations, op. 108
Orchestre Philharmonique de la radio de Hanovre Werner Andreas Albert, direction
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 Paul Graener fait partie de ces compositeurs allemands post-romantiques de l'entre deux guerres que le label CPO honore régulièrement. Mais contrairement à d'autres, qualifiés de « dégénérés », lui fut un des artistes officiels du parti, ce qui d'emblée le range comme un conservateur. Né en 1872 à Berlin, il suit un cursus académique au conservatoire fait une carrière honorable de chef d'orchestre, collabore au parti nazi en qualité de professeur de composition puis se réfugie en Autriche où il meurt en 1944. La symphonie « Schmied Schmerz » (Sorrow the Blacksmith) composée par Paul Graener en 1912 fait référence au destin tragique de son enfant mort à l'âge de huit ans. Dès le Larghetto, la douleur infuse sourdement dans les cordes puis le marteau du forgeron cogne, tel les coups d'entrée de la 5ème symphonie de Beethoven que l'on perçoit brièvement dans l'Allegro Appassionato. Le lyrisme symphonique de Graener est assez proche de celui de Hans Pfitzner ou de Carl Orff. La mélodie prime sur le contrepoint. De vagues trainées Bruckneriennes enrichissent le tableau évoquant les clairs obscurs d'un paysage de Friedrich. Une musique picturale. Les thèmes sont beaux, les couleurs sont recherchées. Les climats sont francs voire naïfs. Graener fait sonner l'orchestre romantique comme un ensemble de chambre, privilégiant les pupitres solistes. La direction du chef Werner Andreas Albert, à la tête du NDR de Hannovre, restitue la partition à la fois dans sa globalité (sa conduite est irréprochable) et dans ses détails. Chaque solo est éclairé à la lampe de poche. Les brèves pièces de l'Op 22, à l'origine écrites pour le piano, exhalent bien la sensualité très fin de siècle du style du compositeur. Effluves wagnériennes. Parfums debussystes. Là encore, l'orchestre et le chef sont remarquables. (Jérôme Angouillant)  "Pain is a smith; his hammer beats hard". The poem "Schmied Schmerz" by Otto Julius Bierbaum begins with these words cited by Paul Graener in 1911 as the motto heading his Symphony in D minor. The symphony numbers among the works composed by Graener in memory of his first son, who had died in London at the age of eight. It is an impressive work, full of tragic vehemence and grandeur free of triumphalism. Our third Graener release once again demonstrates that his music more than merits rediscovery. It is anything but martial and nationalistic. Graener was one of the very last romanticists and strongly inclined to French impressionism. The latter trait manifests itself in Aus dem Reiche des Pan, a wonderful suite displaying a shimmering and shadowy atmospheric magic placing it in close association with Debussy’s L’après-midi d’un faune.
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