 Giulio Briccialdi est « la » grande figure populaire de la flûte en Italie au dix-neuvième siècle. Virtuose célébré dans toute l'Europe, il est en outre l'inventeur de la fameuse clé de si ajouté à l'instrument qui rend le si bémol plus accessible au pouce gauche. Impliqué politiquement et fervent défenseur du Risorgimento (L'unification italienne), Il fut aussi un compositeur prolifique, une centaine de numéros d'opus principalement consacrés à « son » instrument sans oublier une abondante production orchestrale expliquée par le fait qu'il fut aussi chef d'orchestre. Ce « principe dei flautisti » qui est au cœur de ce disque repose essentiellement sur des pièces très virtuoses écrites pour flûte et piano. On subodore ici la sonorité subtile et charnelle que pouvait avoir le flûtiste compositeur lorsqu'il se produisait devant des salles combles. Très influencées par le chant (Le Carezze, Il Primo Amor) et l'opéra quand elles ne sont pas de pures paraphrases (Fantasia su Rigoletto) ces pages ont un contenu « narratif » évident qui fait de certaines d'entre elles des poèmes symphoniques de chambre (Il Vento, Lo Spirito Vagante) lorsque ne sont pas tout bonnement de fort beaux instants pittoresques, voire picturaux, créateurs de paysages et d'ambiances (Carnevale di Venezia, Il giardinetto di Perugia). Écoutez seulement « Le Attalui Emozioni d'Italia », on est subitement transporté grâce à la magie du pittore dans les sublimes jardins de la Villa Médicis embaumant milles fragrances de pins et de fleurs... O que suave piacere ! (Jérôme Angouillant)  Giulio Briccialdi (Terni, 2 March 1818 - Florence, 17 December 1881), prince of flutists, artist and musician, managed, seamlessly, to be an outstanding virtuoso of the flute, inspired by the virtuosity of Nicolò Paganini, and, at the same time, an outstanding first flute in an orchestra, a composer, a teacher, and an innovator in the construction of a “Briccialdi model” flute. It is almost incredible how in his artistic and professional life there was no break between an extremely high level of prestige and excellence, and a routine whose goal was to make a living. A dualism that aptly represents the new social figure of the bourgeois who uses his art, no matter how high its level is, as a means for earning his livelihood. Two of the greatest interpreters, Roberto Fabbriciani and Massimiliano Damerini, here propose a selection of the works by the “prince of the flutists” on the second centenary of his birth.
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