 Né en 1929, Giorgio Gaslini rendit en 2014 ses cartésiens esprits animaux puisqu'il mourut parmi bien une quinzaine de ses chiens et chats. Pianiste hyper doué, il se fit connaître en trio de jazz dès l'âge de 13 ans et collabora avec les plus grands américains du genre. En 1991, il fonda le Grand orchestre national de jazz italien. A vingt ans, il entama aussi des études classiques au conservatoire de Milan, avant de composer oeuvres symphoniques, opéras et ballets. Et donna souvent dans la musique de films, comme pour Antonioni (La Notte) et Dario Argento (en français, Les frissons de l'angoisse), le maître du diallo (à l'origine roman populaire de kiosques, fantastico-érotico-policier). Il s'employa beaucoup à démocratiser l'amour de la musique chez les jeunes, multipliant ses prestations de l'école à l'université, de l'hôpital à la salle de concert la plus perdue (comme le firent, dans leurs débuts, un Maurizio Pollini ou un Claudio Abbado). Et comme compositeur classique, les premières enregistrées sur le présent CD sont une magnifique surprise, vraiment. Dans le ton le plus contemporain mais accessible, ce corpus pour piano et orchestre est d'une inspiration très libre, inspirée, fine, imaginative, et - par exemple dans le premier mouvement de Murales Promenade (cette trame rêveuse orchestrale que traverse l'ébauche d'une petite fanfare), et dans le troisième ce polystylisme en vague ritournelle mahlerienne - il nous est arrivé de penser (mutatis mutandis) à un Charles Ives. Le compliment n'est pas mince, qui s'augmente à la découverte de ce beau, transparent, nostalgique, évocateur concerto, toujours servi par d'excellents interprètes. Composé juste avant la mort du compositeur, cet univers d'une grande poésie sonne donc un peu comme un testament, et c'est superbe. Essayez Giorgio Gaslini, ce sera l'adopter ! (Gilles-Daniel Percet)  “Milanese” composer, pianist, conductor, he received five Diplomas from the Conservatorio “G. Verdi” of Milan, beginning his concert career very young and being invited to the principal Theatres and Festivals of more than seventy nations. In his book Musica totale (Feltrinelli) he set out its Manifesto and his experience of synthesis between the language of jazz and of other cultures and that of the contemporary European musician. For Gaslini, classical composition and jazz were parallel paths, always interlinked. One splendid example is the way in which Murales, his crucial jazz experience, gave rise more than 30 years later (2008) to Murales Promenade, a symphonic composition for piano and orchestra dedicated to Massimiliano Damerini.
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