Ginastera Ravel Musique de chambre Korstick Minguet Quartett - CPO555633 - CPO - Classique

Belle idée de rapprocher du célèbre Quatuor de Ravel deux œuvres de chambre peu connues d’Alberto Gisnastera. Son Quatuor n° 1 de 1948 est de forme traditionnelle en quatre mouvements. Pétri de folklore argentin, il mêle un dynamisme rythmique échevelé à des pages plus contemplatives d’une grand lyrisme. Le Quintette (1963) adopte une structure originale en sept parties, Gisnastera ajoutant trois "cadenzas". La première est pour alto et violoncelle, la deuxième pour deux violons et la troisième pour le piano. Cette œuvre "néo-expressionniste" telle que la définit le compositeur n’est pas d’un abord facile. Elle étonne par sa concision - 19 minutes seulement, son étrangeté et la diversité de ses couleurs mêlant accords dissonants, chuchotements délicats, quasi bruitage au clavier, course frénétique. Le Bartok de la Musique pour cordes, percussion et célesta et des musiques nocturnes de la suite "En plein air" n’est pas loin. Entre ces deux opus survoltés, le Quatuor de Ravel, œuvre de jeunesse dédiée à son maître Gabriel Fauré, semble un havre de sérénité. Là tout n’est que douceur, fluidité, lignes ondoyantes et rêverie. Réalisation remarquable du Quatuor Minguet et du pianiste Michael Korstick. (Gérard Martin)

Had Alberto Ginastera not been born just three years after the scandalous premiere of The Rite of Spring, he could easily have been considered one of the earliest followers of the “pagan” Stravinsky. Although wild rhythms of ancient dances, volcanic eruptions of complex sound layers and martyrs of all kinds permeate his works, they are never random in form. His First String Quartet from 1948, for example, follows a traditional path, with some bows losing a bit of horsehair during performance – not unlike his Piano Quintet premiered in Venice in 1963, which explores the limits of what is possible in seven extremely concise sections that the composer described as “neo-expressionistic”. Maurice Ravel's unique String Quartet acts as an "impressionist" antipode and delicate counterpoint in this context.