Gavriil Nikolaïevitch Popov (1904-1972)
Symphonie n° 2, op. 39 "Patrie"
Symphonie n° 5, op. 77 "Pastorale"

USSR Radio and TV Symphony Orchestra
Gennady Provotarov, direction
USSR State Symphony Orchestra
Gurgen Karapetyan, direction

Les œuvres de Gavriil Popov s’inscrivent dans le prolongement celles des avant-gardes stimulées par la Révolution de 1917 (Mossolov, Lourié, Roslavets, Prokofiev et Chostakovitch dont Popov fut le condisciple au Conservatoire de Petrograd). Les thèmes glorificateurs du réalisme soviétique sont magistralement dosés dans l'alternance des rythmes de marches, des climats éthérés. Remarquable orchestrateur dans la lignée d’un Respighi – le Presto giocoso de sa Symphonie n° 2 fait songer aux "Pins de Rome" - le compositeur possède une écriture narrative des plus efficaces. Provatorov, dans ce superbe enregistrement de 1961, souligne tout d’abord la vivacité de l’âme russe puis, au fil des pages, une forme de tristesse et de douleur s’imposent. La Symphonie n° 5 sous-titrée "Pastorale" date de 1969. En disgrâce depuis 1946 (il fut l'un des sept noms cités dans le décret du Comité Central), oublié parmi les siens, peu joué, Popov ne produisit pratiquement plus que des musiques de film. La Symphonie "Pastorale" se situe résolument dans une filiation Rimski-Korsakov / Rachmaninov, subtilement dosée de Mahler et de Respighi. Brillante, imaginative dans les oppositions de masses et l'élan mélodique, la partition devient une sorte de melting-pot de près de 45 minutes particulièrement bien inspirées. Karapetyan anime sa formation sans lourdeur et avec toute la verve percussive. Un excellent disque pour découvrir la personnalité puissante du compositeur. (Jean Dandrésy)