Robert Fuchs (1847-1927)
Trio pour piano n° 1 en do majeur, op. 22
Trio pour piano n° 2 en si bémol majeur, op. 72

Gould Piano Trio

Lucy Gould, violon
Alice Neary, violoncelle
Benjamin Frith, piano

D’une très grande précocité, Robert Fuchs apprit dès l’âge de sept ans le piano, l’orgue, la flûte et le violon. En 1865, il poursuivit ses études musicales au Conservatoire de Vienne et la Pristerkirche ainsi que la Chapelle Impériale firent appel à lui comme organiste. Sollicité comme professeur au Conservatoire de Vienne, sa grande notoriété lui permit de compter parmi ses élèves : G. Mahler, J. Sibelius, E.W. Korngold, F. Schreker, H. Wolff et R. Strauss. Les réelles qualités musicales de R. Fuchs furent très vite repérées et pleinement reconnues par J. Brahms qui sut apprécier, chez son jeune collègue, un sens aisé de la mélodie, allié à une indéniable spontanéité de la conversation musicale. Cependant, l’immense notoriété du pédagogue mit en retrait la valeur intrinsèque du compositeur qui tomba dans l’oubli. Parmi la production conséquente d’œuvres de musique de chambre de R. Fuchs (30 partitions), le « Gould Trio » a judicieusement choisi d’enregistrer les deux trios pour piano, violon & violoncelle qui présentent un incontestable intérêt musical. Le 1er trio s’ouvre dans un climat d’une énergie presque conquérante et est habité, de bout en bout, par une irrésistible atmosphère d’allégresse et de jovialité. Ce trio de jeunesse fait écho au 1er de Brahms où l’on perçoit une filiation évidente. D’une construction très élaborée, le second trio révèle toute la science d’une écriture concise et équilibrée. Le Gould Trio s’approprie ses attachantes partitions avec l’enthousiasme créé par la redécouverte de chefs d’œuvres. Une belle qualité sonore et acoustique ajoute une indéniable plus-value à ce disque. (Pierre Vassal)