Jacopo Foroni (1825-1858)
Cristina, Reine de Suède (Opéra en 3 actes)

Liine Carlsson, soprano
Ann-Kristin Jones, mezzo-soprano
Kosma Ranuer, baryton
Iwar Bergkwist, ténor
Daniel Johansson, ténor
Fredrik Zetterström, baryton
Anton Ljunqvist, baryton basse
Gustav Agren, ténor
Nina Ewald, soprano
Chœur de l'Opéra de Göteborg
Orchestre de l'Opéra de Göteborg
Bo Eriksson, chef de choeur
Tobias Ringborg, direction

On n’en croit pas ses oreilles, quand on apprend que l’auteur, mort à 33 ans, fit créer pareil ouvrage à 24 ! On s’immerge dans un composé foisonnant de tous les styles imaginables : la grande lyrique verdienne (airs de basse !) qui domine les structures d’un Donizetti, mais aussi, associés à ce belcantisme, les éclats brutaux et véhéments d’un Beethoven, les enchaînements sans fin d’un Spontini qui aurait pu écouter Mercadante ; et la vérité sans fard, les jaillissements du cœur qui feront Puccini. Tout surprend, à chaque seconde. Les lignes des solistes se heurtent aux chœurs, entrés sans prévenir, et l’orchestre s’enfle, sans qu’on s’y attende, s’exaspère, triple son allure jusqu’à une irrésistible furia. Graves et aigus aux limites de la tessiture, coloratures éperdues sur toute la gamme, en perpétuelles fusées. Le thème ? Archi-simple : déçue par son amant qui la trahit pour sa cousine et va jusqu’à conspirer (Ah ! Roberto Devereux !) la reine de Suède le condamne à mort, le gracie, et abdique en faveur de Charles-Gustave, son amour de jeunesse. De rien, Foroni a fait tout. (Danielle Porte)