Feliz Navidad Musique baroque mexicaine pour Noël Kölner Akademie Willens - CPO555742

Ce "Feliz Navidad" donne à entendre de la musique baroque issue du Nouveau Monde Latino-Américain écrite à l’époque où Bach, de Haendel ou de Scarlatti composaient leurs oratorios, cantates et opéras en Europe. Cette musique jouée dans les églises et cathédrales mexicaines provenait pour la plupart des compositeurs espagnols actifs à Madrid notamment José de Nebra (1702-1768) et Francisco Corselli (1705-1778) sous le règne de Felipe V, Fernando VI et Carlos III en ce dix-huitième siècle naissant. Mais quelques compositeurs du cru s’illustraient à Mexico et à Puebla. Parmi eux Manuel de Sumaya (1678-1755) et Ignacio Jerusalem (1707-1769). Ces deux derniers figurent au programme de cette collection de villancicos composés pour le temps de Noël. Ils sont chantés en latin ou en espagnol (Sumaya) et reposent sur le modèle du responsorial, un dialogue polychoral (Sumaya) ou d’un soliste avec le chœur. L’éclatant "Dixit Dominus" de Francisco Corselli en quatre mouvements jouit d’un instrumentarium fastueux et emporte l’auditeur dans un maelstrom de timbres et de voix. La Messe polychorale en sol de Jose de Nebra a la particularité quant à elle de convoquer dès son Kyrie d’ouverture les cors. Ces derniers vont rythmer les différentes séquences et accompagner les solistes. La partition tour à tour pastorale ou enjouée sait aménager savamment les contrastes d’atmosphère. On peut regretter le part-pris du chef Michael Alexander Willens de prendre systématiquement des tempi trop rapides qui épuisent l’écoute au détriment du fond. (Jérôme Angouillant)

Christianity in all its forms excels through its high degree of adaptability. We encounter one of the more fascinating examples of adaptation in Latin American Catholicism that developed in the colonies of "New Spain". Not least did the veneration of Mary find especially receptive genius loci here, whose musical disposition soon wedded to an artistic concept that was the non plus ultra for the rulers of the Old World. For some composers, the transatlantic regions thus had such appeal that they abandoned their traditional sphere of activity. One of them was the Italian Ignacio de Jerusalem, who worked at the cathedral in Mexico City; he was joined by the Mexican "home-grown talent" Manuel de Sumaya as well as two Spanish musicians who were only known and beloved in the land of the Aztecs only for their printed works - this yields a truly exquisite mix for Christmas.