En première mondiale, l’enregistrement de « Il Quaderno dell’Imperatrice », que Farinelli composa et dédia à Marie-Thérèse d’Autriche, un cycle d’arias de grande virtuosité considéré jusqu’ici comme inexécutable par aucun chanteur vivant. Angelo Manzotti, un spécialiste du répertoire historique des castrats et plus particulièrement de Farinelli, relève le défit et démontre avec brillance le contraire.  Parmi la production musicale restreinte de Farinelli, citons Six arias dédiées et adressées le 30 mars 1753 à la Souveraine Illuminée Marie-Thérèse d’Autriche, Impératrice du Saint-Empire romain germanique, protectrice et grande admiratrice de l’Art de la Musique. « Il Quaderno dell’Imperatrice » (Le livret de l’Impératrice), dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque Nationale de Vienne, présente un intérêt musical considérable en tant que testament spirituel d’un virtuose qui sera l’objet d’études et d’analyses au cours des siècles suivantes, tel Paganini ou Liszt. Franz Habock, compositeur allemand du XXe siècle, écrivit que « ce que ces arias requièrent, surtout au niveau de la conduite du souffle et des embellissements, sans parler de l’extraordinaire extension de la voix, ne pourrait être interprété par aucun chanteur vivant ». A la lumière d’une affirmation si digne de foi, l’enregistrement discographique de « Il Quaderno dell’Imperatrice » permet d’exorciser le mythe de l’inexécutabilité, volontairement créé par Farinelli qui était peut-être conscient que, les modes passant, ses arias n’auraient survécu dans le temps que grâce à ces envols de l’imagination.

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