Couplage classique de deux concertos pour violoncelle de la même époque (à cinquante années d'écart). Celui d'Elgar a une histoire presque hollywoodienne catégorie mélo telle que la raconte avec malice Steven Isserlis dans sa notice (création foireuse à cause du chef "... ce brutal Coates" dixit Alice Elgar, qui lui préféra des œuvres plus "exigeantes")... Comme l'indique justement Isserlis, le concerto d'Elgar est profondément anglais, d'un héroïsme plus ténébreux que vainqueur, balayé par les horreurs de la grande guerre. Le concerto de William Walton est une pièce romantique, exaltée, dédiée à la fois à son créateur Gregor Piatigorsky et à la femme du compositeur Suzana. Le violoncelliste épris sincèrement de l'œuvre fit ce qu'il put mais l'œuvre magnifique mais désuète de par sa conception connut un succès mitigé. Dans l'opus 85, pas facile pour Steven Isserlis de succéder à tant d'interprètes dont la diva Jacqueline Dupré dont le nom reste collé à l'œuvre comme une étiquette. On retrouve dans son interprétation les immenses qualités de l'interprète, le geste franc du virtuose, un son incisif et ciselé. Un parcours tumultueux, presqu'à l'opposé de l'idiome que Dupré, par sa fragilité, rendait si bien. Dans le Walton, il y instille, aidé d'un chef complice (Paavo Järvi) et d'un orchestre robuste, la passion et l'effervescence qui parent naturellement l'œuvre. Les deux surprises du disque sont des bonus qu'Isserlis nous a, comme à son habitude, concocté. L'Invocation de Gustav Holst (1911) est une page hymnique et modale inspirée par la tradition hindouiste dans la lignée des pièces exotiques du compositeur. Rare aussi, l'oeuvre de Imogen Holst (1907 – 1984) fille de Gustav et intime de Britten : The Fall of the Leaf, pour violoncelle seul, inspirée d'un air du Fitzwilliam Virginal Book, thème varié à jouer "comme le luth de Julian Bream" suggère la compositrice. Pour finir dans l'apaisement et la rêvasserie d'une mélancolie automnale. (Jérôme Angouillant) Le magnifique Concerto pour violoncelle de Sir Edward Elgar reçoit une nouvelle interprétation passionnante de Steven Isserlis, du Philharmonia Orchestra et de Paavo Järvi. Incluant également des œuvres de Sir William Walton et Gustav Holst ainsi qu'une suite miniature pour violoncelle solo d'Imogen Holst, ce nouvel album est indéniablement l'un des plus impatiemment attendus. Sir Edward Elgar’s sublime Cello Concerto receives an impassioned new performance from Steven Isserlis, the Philharmonia Orchestra and Paavo Järvi. With additional works by Sir William Walton and Gustav Holst, as well as a miniature suite for solo cello by Imogen Holst, this is unquestionably one of the year’s most eagerly awaited releases.
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