Costanzo Festa (1490-1545)
Contrapunto 93 à 4
Contrapunto 111 à 5

Francesco Soriano (1549-1621)
"Alpha" à 6
"Scherza col chromatico" à 4
"Omega" à 6

Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Canzon detta la Bernardinia
Canzon deta la Donatina
Caonzon detta la Lucchesina
Canzon detta la Bonvisia

Francesco Magini
"La Riviera"
"L'Albana"

Ercole Pasquini (16e siècle-17e siècle)
"Durezze"
Ricercare

Nicolo Borboni (1591-1641)
"Solo e pensoso"

Josquin des Prés (1440-1521)
"La Spagna"

Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594)/Francesco Rognoni Taeggio (?1585-?1625)
"Pulchra es amica"

Bernard Foccroulle, orgue
inAlto

Marleen Leicher, cornet
Guy Hanssen, sacqueboute
Adam Woolf, sacqueboute
Charlott Van Passen, sacqueboute
Bart Vroomen, sacqueboute
Alice Foccroulle, soprano
Griet De Geyter, soprano
Sebastien Proisy, cornet

Lambert Colson, cornet, direction

Le cornet connut son âge d'or à la Renaissance et jusqu'au milieu du XVIIe avant de s'éteindre peu à peu. C'est le rôle qu'il joua à Venise et le répertoire vénitien qui contribuèrent le plus à l'installer dans la discographie. Le "déplacement" vers Rome, qui préside à ce CD, est déjà en lui-même un prodigieux atout : il permet de découvrir des pièces inédites au disque - ainsi, celles, tardives, de Magini. À Rome, la voix était prépondérante. Les instruments constituaient deux groupes : "trombetti" (cuivres), réservés à la musique d'apparat, et "piffari", plus "doux", jouant dans les banquets, mais aussi à l'église, et remplaçant ou accompagnant les voix. La dynamique, le timbre du cornet, sa ductilité, lui conféraient un rôle charnière : il intervenait aussi bien avec les sacqueboutes (ancêtres du trombone), que dans des ensembles plus intimes. Et donc, dans une musique verticale et quelque peu hiératique - on admirera par exemple le côté presque obsessionnel du Ricercare de Pasquini - et dans des pièces plus fluides, ornées et virtuoses. C'était l'instrument le plus proche de la voix humaine. Ce Cd rend magnifiquement compte de cette diversité, ainsi que de la variété des formes musicales où le cornet s’illustra. Autre caractéristique de la musique de cette "époque" que l'instrument met plus en valeur que tout autre : le continuum existant entre improvisation, interprétation et composition. Les cornettistes furent des improvisateurs virtuoses ornant, développant des cellules musicales parfois très brèves empruntées à des danses, au plain-chant etc… Les compositeurs intégrèrent tout naturellement les procédés liés à cette improvisation. Le cornet était l'instrument le plus à même de reprendre à son compte tout un art de l'ornementation vocale. Et les canzone de Frescobaldi, œuvres connues et fort bien représentées dans ce CD, sont bien plus attachantes, délicates et somptueuses au cornet et à l'orgue (instruments idéalement appariés) que dans des enregistrements pour clavecin et flûte à bec par exemple. Il y a dans cette interprétation un velouté, une sensualité, un bonheur véritablement exceptionnels. Une magie. (Bertrand Abraham)