 Sa reconnaissance tardive, des années après avoir délaissé la composition - conséquence d’une santé, physique et psychologique, chancelante -, Charles Ives la doit notamment à cette imposante Seconde Sonate « Concord Mass, 1840-60 ». Ni publié ni joué, il la compose la nuit et le week-end (consacrant le jour à la compagnie d’assurances qu’il a cofondée), de 1909 à 1915, à l’écart des acteurs de la vie musicale new-yorkaise - dont il condamne le conservatisme frileux -, avant de publier à compte d’auteur la partition, précédée d’un essai qui en détaille le programme et la philosophie. « Concord » se réfère à la ville d’origine des transcendantalistes et les titres des mouvements renvoient à ces sages, avec lesquels Ives partage la foi en l’inaliénable intégrité des hommes (égaux, indépendants et autonomes) et de la nature. Le cénacle boude la pièce - à la notation « amateuriste » et la modernité « irrationnelle » (polyrythmie, clusters…) - et l’œuvre ne sera finalement créée que vingt ans plus tard par John Kirkpatrick. J’en connaissais l’interprétation un brin hargneuse d’Aloys Kontarsky (1962) ; Daniel Brylewski, jeune polonais passionné de la musique du XXe siècle, nous offre la sienne, fluide et délicate. (Bernard Vincken)  Concord in Massachusetts - is an American city that in the nineteenth century was a heaven for thinkers and activists, focused on the trend of transcendentalism representing values such as equality, independence and self-reliance. The idea of transcendentalists was inherent in Charles Ives works. His 4-part Piano Sonata II Concord, Mass. 1840-1860 is devoted to “four wise people” associated with Concord - important representatives of this trend. During Ives’s life Sonata was considered almost impossible to perform, rarely recorded. It was recorded in Poland for the first time. This task was undertaken by a pianist Daniel Brylewski, laureate of international contests for contemporary music, specializing in the 20th and 21st century repertoire.
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