John Cage (1912-1992)
A Flower
She is asleep
The Wonderful Widow of Eighteen Springs
Sonnekus 2

Francis Poulenc (1899-1963)
Violon, extrait de "Fiançailles pour rire", FP 101
Hôtel, extrait de "Banalités", FP 107
Extraits de "Cocardes", FP 16
Montparnasse, FP 127
La dame de Monte-Carlo, FP 180

Erik Satie (1866-1925)
Extraits de "Sports et Divertissements"
Ogives 2
Trois Mélodies (1916)
Elégie, extrait de "Trois Mélodies" (1886)
Valse pour piano "Je te veux"
Chanson à boire, extrait de "Quatre petites mélodies"
Avant-dernières pensées n° 1

Lore Binon, soprano
Inge Spinette, piano

Dans "Ceasura", la soprano Lore Binon et la pianiste Inge Spinette invitent trois compositeurs "de rupture", Satie le fantasque, Poulenc le fantaisiste grave et Cage le musicien du silence, à une déambulation centrée sur la recherche du silence intérieur loin du "tumulte du monde extérieur" comme le précise la musicologue Aurélie Walschaert dans le livret très documenté. John Cage ouvre cette promenade poétique par une miniature sans paroles écrite pour la seule pureté du son. Il conclut avec "Sonnekus2" sur le texte biblique tiré de la Genèse que poursuit dans un mariage bienvenu la valse chantée "Tendrement" de Satie. Nous rencontrons Apollinaire, Cocteau, Louise de Vilmorin, Léon-Paul Fargue, James Joyce, Lewis Caroll dans des inventions musicales et vocales intimistes des trois maîtres. Nous passons de l’un à l’autre dans un mélange de style, de sonorité et de propos mêlant la chanson de cabaret et les facéties parlées de Satie, le grand monologue de "La Dame de Monte Carlo" de Poulenc, les mélodies minimalistes et les œuvres méditatives mises en valeur par l’interprétation savoureuse des deux interprètes. (Gérard Martin)

Au XXe siècle, les compositeurs Erik Satie, Francis Poulenc et John Cage ont chacun créé une pause dans la musique – une césure – en explorant les contrastes de la vie : le bruit du monde extérieur et le silence de la réflexion intérieure. Satie a su équilibrer le charme du cabaret avec une touche méditative. Poulenc a révélé le charme et le désespoir sous-jacent du cabaret avant de se tourner vers la musique sacrée. Cage a rompu avec la tradition, utilisant une simplicité expérimentale pour attirer les auditeurs vers l’intérieur et stimuler une écoute plus profonde. Un voyage vers l’ intérieur – un espace pour écouter.

In the 20th century, composers Erik Satie, Francis Poulenc, and John Cage each created a pause in music—a caesura—by exploring life’s contrasts: the noise of the outside world and the quiet of inner reflection. Satie balanced cabaret flair with meditative stillness. Poulenc exposed the cabaret’s charm and underlying despair before turning to sacred music. Cage broke with tradition, using experimental simplicity to draw listeners inward and awaken deeper listening. A journey inward—a Room for Listening.