La plus rapide des interprétations de la 7e de Bruckner ? Certainement, et l’une des plus allégée, de timbre, de discours, voulue sans une once de pathos, et abandonnant pour cela tout mystère, lequel manque cruellement à la rumination des cuivres dans un Adagio qui, avouons le, court la poste. C’est une volonté du chef, faire un Bruckner neuf, relu, et son orchestre de jeunesses le suit avec brio sinon profondeur, cela passe, cela lasse parfois par un certain systématisme, dans une approche similaire le geste d’un Norrington, s’interdisant tout vibrato, me semble plus étonnant. Evidemment, le Scherzo et le final gagnent à tant d’alacrité, faisant pencher la symphonie vers son coté solaire, mais cela me semble trop cher payé par les deux premiers mouvements. L'auditeur sera contraint de sen ressouvenir comme les chantait jadis Eugen Jochum et les Wiener Philharamoniker pour le 78 tours, fluides eux aussi, mais autrement prenant. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Le chef autrichien interprète la Symphonie n°7 de Bruckner, le 8 août 1989, dans le cadre du festival de Salzburg. Une partition avec laquelle il éprouve une réelle affinité. Il l’a dirigé à de nombreuses reprises, notamment avec le Philharmonique de Londres puis avec l’Orchestre de Cleveland dont il est le directeur musical. Son contrat avec la formation américaine a d’ailleurs été prolongé jusqu’à la saison 2026-2027. 1989 fut aussi l’année des débuts, aux Etats-Unis, de Franz Welser-Möst. De son côté, le Gustav Mahler Jugendorchester a été fondé en 1986 par Claudio Abbado. Il est devenu une magnifique pépinière de talents, bien des jeunes musiciens de ses rangs intégrant au fil du temps, les plus grandes formations internationales. A l’écoute de la Symphonie en mi majeur, la première impression est celle d’une fraîcheur tonique. La partition prend les allures d’une symphonie “pastorale”. Les vents sont impeccables, la conduite des phrasés, sans aucun pathos. C’est assez proche de la conception, précisément d’un Abbado ou d’un Günter Wand. Pour autant, la jeunesse ou plus exactement le jeune métier de ces artistes trouve ses limites. C’est le cas dans l’adagio qui ne manque pas de puissance, mais de profondeur. Le lyrisme juvénile dont font preuve ces musiciens est à la fois réjouissant et un peu frustrant alors qu’ils impressionnent sur le plan de la mise en place. Le scherzo est particulièrement réussi, éclatant et batailleur. Voilà un bon document d’archives. (Jean Dandrésy)

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