 Philharmonie de Munich, 6 septembre 2017, Christian Thielemann et sa Staatskapelle de Dresde viennent sur les terres de Jochum et de Celibidache faire résonner leur Bruckner clair et svelte. Une forme de provocation de la part de Christian Thielemann, qui aura fait à Munich et avec sa Philharmoniker ses premiers Bruckner, mais à ma connaissance jamais cette Première Symphonie dont il décante ici les paysages avec cette alliance de lumière et d’ombre : écoutez comme tout cela chante sans jamais aucune dureté. Secret de cette manière si singulière qui voit dans la Première Symphonie déjà la prémonition des ultimes, une balance d’orchestre d’une subtilité assez inouïe où dans le jeu précis des Dresdois chaque élément poétique de l’orchestre de Bruckner participe au discours. Je n’ai jamais entendu à ce point la subtilité entre les jeux de solistes et les tuttis qui fait le ressort émotionnel de l’Allegro initial et crée des espaces sonores multiples dont les polyphonies semblent s’enchevêtrer à l’infini. C’est aussi, comme ce le sera pour la Deuxième, la Symphonie des silences dont Thielemann fait également une musique. Il sait qu’ils participent à l’audace de cette langue absolument neuve qui aura tant surpris ses contemporains. Captation classique, qui donne à voir autant l’orchestre, bien détaillé, que le chef mais on peut se passer de l’image pour mieux savourer la pertinence de cette vision. Je suis bien curieux de ce qu’il fera de la Deuxième Symphonie (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)  Enregistrée à la philharmonie de Munich le 6 septembre 2017, cette nouvelle étape de l’intégrale des symphonies de Bruckner dirigée par Thielemann à la tête de « sa » Staatskapelle de Dresde est une réussite d’autant plus incontestable qu’elle est plutôt inattendue. On savait le chef allemand adepte d’un Bruckner monumental, ostensiblement grandiose sinon parfois pesant, on le découvre ici capable de propulser la symphonie la plus dynamique de Bruckner avec une énergie farouche. L’orchestre est comme toujours somptueux, et la captation vidéo, très classique, met en valeur les différents solistes, en particulier les vents. Manifestement, l’alchimie entre le chef et son orchestre fonctionne magnifiquement et se bonifie au fil du temps. Il ne manque plus que deux volumes, la 2° et la 7° symphonie (disponible cependant chez d’autres éditeurs) pour avoir une vue globale d’un cycle symphonique majeur dans la vision d’un des chefs les plus importants de notre époque. (Richard Wander)  Christian Thielemann and the Staatskapelle Dresden already released the Bruckner symphonies Nos. 3, 4, 5, 6, 7, 8 and 9 and continue their Bruckner Cycle at the Philharmonie in Munich with a radiant performance of Symphony No. 1. Thielemann, widely regarded as the leading Brucknerian of our age, demonstrates his skill once more and shows a masterly control over his orchestra. Thielemann opted for the more lively early original Linz version of this symphony. Bruckner himself called it “a cheeky wench” and said about the finale: “Never again have I been so audacious and bold.”
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