Benjamin Britten (1913-1976)
Le viol de Lucrèce op. 37 (The rape of Lucretia), opéra en 2 actes

Christine Rice
Allan Clayton
Kate Royal
Duncan Rock
Matthew Rose
Michael Sumuel
Catherine Wyn-Rogers
Louise Alder
Leo Hussain, direction
Fiona Shaw, mise en scène

Dans l’absolu, la production 2015 de cet opéra de Britten à Glyndebourne est d’un excellent niveau. La mise en scène de Fiona Shaw opte pour un univers noir comme le sable et les bâches qui en constituent le décor. C’est elle la vedette de cette production tant le texte y devient évidence, faisant des témoins des acteurs incapables de se distancier de l’Histoire; tout résonne alors d’une saisissante modernité. Le chef, Leo Hussain, accompagne parfaitement le propos, soulignant une tension et faisant sonner son orchestre de chambre de façon angoissante, comme on ne l’entend jamais. Si, côté masculin, la distribution est d’un excellent niveau (surtout Allan Clayton en témoin habité, confinant à la folie ainsi que Duncan Rock en Tarquinius d’une plastique et sûreté de voix confondantes), on restera plus circonspect côté voix féminines surtout en comparaison de la version de 2001 du même festival. Mme Wyn-Rogers a perdu entretemps sa voix en Bianca, la Lucia de Louise Alder est bien tendre. Kate Royal et Christine Rice sont un ton en-dessous d’Orla Boylan et Sarah Connolly. Bien mais imparfait. (Thierry Jacques Collet)

Seventy years after its Glyndebourne world premiere, Benjamin Britten’s first chamber opera is welcomed home with ‘a performance of enthralling emotional power and physical beauty’ gifted with ‘piercingly intelligent, immaculately realised staging and superb singing, acting and playing’ led by ‘Fiona Shaw’s supremely nuanced direction’ and underpinned by ‘febrile playing’ from members of the London Philharmonic Orchestra. The production eloquently and tastefully tackles the difficult subject, which is lent emotional weight by ‘Christine Rice’s grandly sung Lucretia, noble in tone yet tragically vulnerable’, along with baritone Duncan Rock’s ‘forthright’ Tarquinius and the ‘smooth bass’ of Matthew Rose as the caring Collatinus.