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Diapason de décembre 2016 Critique de Nicolas Derny Page n° 92
Classica de décembre 2017 Critique de Jérémie Bigorie Page n° 68
Format : 1 CD Durée totale : 01:13:39
Enregistrement : 01-03/03/2015 Lieu : Londres Pays : Royaume-Uni Prise de son : Stereo
Label : Hyperion Référence : CDA68133 EAN : 0034571281339 Code Prix : DM022A
Année d'édition : 2016 Date de sortie : 25/11/2016
Genre : Classique
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Béla Bartók (1881-1945) Danses populaires roumaines, Sz 56 Quatorze Bagatelles, Sz 38 Allegro Barbaro, Sz 49 Huit Improvisations sur des chansons paysannes hongroises, Sz 74 Mikrokosmos, livre 5, Sz 107
Cédric Tiberghien, piano
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![](images/spacer.gif) Dans la Troisième des Danses roumaines, Bartók écrit au piano la musique d’un fifre qui tourne sur elle-même. C’est une chose de la jouer, un autre d’entendre, et d’y faire entendre, le fantôme d’un instrument. Dans ce délicat travail d’archéologie sonore, Cédric Tiberghien est inimitable. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé un pianiste rendant avec tant de nuance et de poésie le presque rien de cette musique qui va droit au cœur. Le secret probablement de ce Bartók évocateur réside dans le touche infrangible du pianiste. Ces mains sans poids mais qui timbrent, ce jeu où tout s’allège sans perde du corps pourtant, cette façon de fondre sur le clavier en l’ébrouant - écoutez seulement la Danse rapide où les notes volent entre les doigts - nous changent de ce Bartók motoriste ou confit dans un hungarisme revendicateur. En fait, Cédric Tiberghien joue comme le compositeur : il assemble des timbres dans des rythmes précis mais pourtant fluides qui donnent au cahier essentiel des Bagatelles - musiques de l’étrange avec parfois des arrières plans busoniens - une cohérence qui en font un manifeste du nouveau piano, dont l’esthétique est aussi radicale que l’est celle des Préludes de Debussy. Ce second volume confirme la compréhension évidente du jeune pianiste français pour un œuvre qu’il replace dans le grand concert du début du XXe Siècle. S’il trouve avec une déconcertante facilité les chemins harmoniques complexes du 5e Cahier des Mikrokosmos, les Improvisations op. 20, où Bartók difracte les éléments populaires dans une lyrique minimaliste sonnent radicales comme jamais : de la musique expérimentale dans laquelle Ligeti se reconnaitra, voila comment elles sont ici jouées et offertes. Et pour le plaisir cru, écoutez cet Allegro barbaro où les rythmes se conjuguent au lieu de se bousculer, où le motif se cambre dans un tempo qui laisse rayonner la fureur de l’harmonie. Une réponse à l’incendie qu’y déclenchait jadis Dino Ciani : ici tout proclame sans jamais céder à la fureur qu’y mettait l’italien. L’intégrale se poursuit, mais déjà j’espère qu’Hyperion offrira à terme un orchestre à son pianiste : les trois Concertos et la Rapsodie l’espèrent (Discophilia - Artalinna.com). (Jean-Charles Hoffelé)
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