 L’œuvre pour contrebasse du virtuose Giovanni Bottesini (1821-1889) commence à être bien documentée, faisant découvrir de l’instrument une autre figure que celle de l’éléphant pataud du "Carnaval des animaux", et un autre type d’emploi que celui de doubler à l’octave inférieure les violoncelles à l’âge classique. Avec le romantisme musical, les contrebassistes apprirent à s’émanciper, à faire entendre une voix originale et à se montrer virtuoses comme les Paganini, Chopin, Liszt. Bien plus, prenant prétexte des airs d’opéra de Bellini, comme ici dans la "Fantasia sulla Somnambula" ils se montrèrent également capables de produire de nombreuses pièces attrayantes de caractères. C’est ce que présente ici, avec un brio et une musicalité incomparables, le second volume de l’entreprise réalisé en 2004 par Francesco Siragusa (1974-), contrebasse soliste de l’Orchestre de la Scala de Milan, élégamment soutenu par le piano de Roberto Paruzzo. L’auditeur découvrira ici une Mélodie (Romanza patetica) mystérieuse à souhait. "L’Introduzione e Bolero" qui suit est un brillant hommage à l’Espagne, tandis que l’"Elegia in re e Tarantella", après une émouvante introduction donne à l’interprète toutes les opportunités de déployer une virtuosité à la limite des possibilités de l’instrument. Le "Grande Allegro alla Mendelssohn" se signale par sa vivacité elfine, paradoxale chez un instrument tel que la contrebasse. Quant à l’"Introduzione Tema e Variazioni sul Carnevale di Venezia", le timbre et les couleurs d’un instrument joué avec virtuosité et passion confèrent à ce thème si célèbre un charme inédit. Un enregistrement hautement recommandable… et recommandé. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  Giovanni Paolo Bottesini (1821-1889) fut le plus grand virtuose de la contrebasse. Il a composé un nombre important d’œuvres pour son instrument, accompagnés du piano ou de l’orchestre. Il ne faut pas chercher dans la musique de Bottesini une quelconque originalité mélodique ou harmonique. Elle s’inspire de ses grands devanciers ou contemporains, ici Mendelssohn et Bellini, ou de thèmes populaires ou folkloriques. Tout doit exalter les mérites du contrebassiste qui arriverait à jouer ces pages, d’une redoutable difficulté. Francesco Siragusa déploie tout au long de cet album une palette infinie de couleurs ! (Pierre-Yves Lascar) Avez-vous déjà entendu parler de la contrebasse ? Cet instrument maudit qui devient ici un instrument lyrique, chantant à gorge déployée ! A sa virtuosité impressionnante, outrecuidante même, le contrebassiste principal de l’Orchestre Philharmonique de la Scala ajoute une palette insoupçonnée de couleurs.
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