Luigi Boccherini (1743-1805)
Six Quatuors à cordes, op. 2
n° 1 en ré mineur, G159
n° 2 en si bémol majeur, G160
n° 3 en ré majeur, G161
n° 4 en mi bémol majeur, G162
n° 5 en mi majeur, G163
n° 6 en ut majeur, G164

Ensemble Alea

Fiorenza de Donatis, violon
Andrea Rognoni, violon
Stefano Marcocchi, alto
Marco Frezzato, violoncelle

Composés dès 1761, voici les premiers quatuors à cordes d’un musicien de 18 ans qui en écrira une centaine au long de sa vie. En trois mouvements chacun, ils témoignent de son sens du cantabile, de son art de faire chanter les instruments. Ecoutez par exemple le Largo du 3ème quatuor ou l’Adagio comme murmuré (sotto voce) du 4ème. Déjà chaque partie est émancipée. Ils attestent de sa maîtrise précoce de la polyphonie, comme des silences et contrastes à l’exemple du jeu d’écho au début du menuet du 3ème quatuor. Avec sa texture soyeuse et ses sonorités exquises, cette musique de chambre, d’une délicatesse extrême, demeure intime, trop sans doute hélas pour les salles de concert modernes où Boccherini n’est guère joué. L’interprétation est remarquable. «Si Dieu voulait parler à l’homme en musique, il le ferait avec les œuvres de Haydn, mais s’il désirait Lui-même écouter de la musique, il choisirait Boccherini», écrivait JB Cartier dans son anthologie "L’art du violon" en 1798 : assurément cet enregistrement de l’ensemble italien Alea, à juste titre distingué par les critiques, le comblerait. (Bruno Fargette)