Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Quatuor à cordes en do mineur, op. 18 n° 4
Grande Fugue en si majeur, op. 133
Quatuor à cordes en fa majeur, op. 59 n° 1

Quatuor Di Cremona

Christiano Gualco, violon
Paolo Andreoli, violon
Simone Gramaglia, alto
Giovanni Scaglione, violoncelle

Le Quatuor de Cremona continue d'enregistrer sur sa lancée les quatuors de Beethoven dans un ordre bouleversé, mêlant œuvres de jeunesse et de maturité dans un même volume. On s'est familiarisé avec sa manière de jouer : chaleureuse, sanguine, volontiers rude. Toujours attentif à faire sonner leur somptueux instruments (dont un Guarnieri et un Guadagnini), le quatuor a gagné une maturité certaine dans Beethoven, évitant maintenant les dynamiques en accordéon et les postures d'attaque. Cela se traduit dans le quatrième quatuor de l'opus 18, vigoureux et musclé mais continûment chantant. Idem pour l'initial de l'opus 59 : ils affichent une belle alliance de maîtrise instrumentale et de sérénité. Les phrasés des musiciens filent bon train. Les instruments expriment leurs timbres chatoyants. Les crémonais sont pondérés dans la grande fugue op.133. On les sens alertes et vigilants à mener cette charge héroïque à son terme. Vigilants à ne pas alourdir le discours et à savoir le varier. Alertes dans leur phrasés, appliquant de justes contrastes dans les confrontations des deux sujets et dans leurs dynamiques respectives. De facto, la lisiblité de cette œuvre épineuse s'en trouve accrue. Un troisième volume qui confirme l'évolution de ce quatuor italien et l'intérêt de leur intégrale (on l'espère) du corpus Beethovenien. (Jérôme Angouillant)