Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Fidelio, op. 67, opéra en 2 actes

Lise Davidsen, soprano (Leonore)
David Butt Philip, ténor (Florestan)
Robin Tritschler, ténor (Jaquino)
Amanda Forsythe, soprano (Marzeline)
Simon Neal, baryton (Don Pizarro)
Egils Silins, basse-baryton (Don Fernando)
Georg Zeppenfeld, basse (Rocco)
Filipe Manu, ténor (Premier prisonnier)
Timothy Dawkins, basse (Deuxième prisonnier)
Royal Opera Chorus
William Spaulding, direction
Orchestra of The Royal Opera House
Antonio Pappano, direction
Tobias Kratzer, mise en scène

Nouveau Fidelio en provenance de Covent Garden. La mise en scène de Tobias Kratzer fait moins de mal à l’œuvre que sa récente « relecture » de Faust à l’Opéra de Paris. Marzelline est la principale victime des fantasmes et contresens du metteur en scène. On admire le professionnalisme avec lequel Amanda Forsythe s’y soumet. On conseillera également d’écouter les yeux fermés l’Abscheulicher de Leonore, pour éviter de passer du sublime au ridicule. Au sommet de cette distribution, le Pizzaro enragé de David Neal, et le Rocco de Georg Zeppenfeld, en voix somptueuse, presque trop pour un personnage foncièrement cupide et lâche. David Butt Philip déçoit en Florestan dont il n’a ni le format vocal ni la folie sous-jacente (écoutez Helge Rosvaenge, inégalé). Reste Lise Davidsen, dont la stature domine cet enregistrement. Souffle infini, velours du timbre, égalité des registres sur toute la tessiture, et Pappano face à un orchestre de Covent Garden des grands jours, ménage les tempos lents que cette voix large et majestueuse exige pour s’épanouir. Certains la comparent déjà à Flagstad. En attendant son Isolde et sa Brünnhilde, sa Leonore est désormais bien documentée, pour le bonheur des mélomanes. (Olivier Gutierrez)

Beethoven’s only opera is a masterpiece, an uplifting story of risk and triumph. In this new production, conducted by Antonio Pappano, David Butt Philip plays the political prisoner Florestan, and Lise Davidsen his wife Leonore (disguised as ‘Fidelio’) who daringly sets out to rescue him. Set in strong counterpoint are the ingredients of domestic intrigue, determined love and the cruelty of an oppressive regime. The music is transcendent throughout with highlights including the famous Act I Quartet, the Prisoners’ Chorus and Florestan’s aria, which conjures hope from the depths of despair. Tobias Kratzer’s new staging brings together the dark reality of the French Revolutionary ‘Terror’ and our own time to illuminate Fidelio’s inspiring message of shared humanity.