Beethoven Concertos pour piano n 1 et 4 Gulda - C745071 - Petits prix - par Orfeo

Friedrich Gulda ne fut pas le premier à se passer de chef pour les Concertos de Beethoven : Edwin Fischer l’avait précédé, dirigeant du clavier, surtout pensant kammermusik en communion avec le konzertmeister. Gulda ne fait pas autrement, chambriste absolument, ce qui va comme un gant au Premier Concerto, et les Wiener Symphoniker, rompus à ce répertoire, semblent plus libres, plus giocoso que sous bien des baguettes. Le final piaffera, assez irrésistible, mais le plus saisissant moment reste hors orchestre : la grande cadence de l’Allegro con brio s’envole, splendide. Et les mystères du Quatrième ? Gulda le commence sotto voce, l’air de rien, ce sera l’orchestre, modelé à mesure, émergeant du pianissimo qui ira chercher un peu seul l’éloquence beethovénienne. Il faudrait un chef vraiment, qui manque ici tout au long de l’Allegro moderato, comme privé d’élan, mais pas de pianiste : Gulda y est suprême, pourtant comme à part d’un discours qui ne fusionnera qu’aux seules questions et réponse de l’Andante. Final quasi timide, mozartien, un peu pâle, d’ailleurs le pianiste ne renouvellera guère, au concert comme au disque, ce coup d’essai en demi-teinte. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)