Franz Schubert (1797-1828)
Der Winterabend, D.938
Herbst, D.945
Daß sie hier gewesen, op. 59 Nr. 2, D.775
Der Einsame, op. 41, D.800
Fahrt zum Hades, D.526
Der Jüngling und der Tod, D.545
Sprache der Liebe, op. 115 Nr. 3, D.410
Fischerweise, op. 96 Nr. 14, D.881
Über Wildemann, op. 108 Nr. 1, D.884
Auflösung, D.807

Robert Schumann (1810-1856)
Sechs Gedichte und Requiem, op. 90 (Nikolaus Lenau)
Nachtlied, op. 96 n° 1
Der Spielmann, op. 40 Nr. 4
Zigeunerliedchen I+II , op. 79 Nr. 7
Verratene Liebe, op. 40 Nr. 5
Provençalisches Lied, op. 139 Nr. 4
Mein schöner Stern, op. 101 Nr. 4
Aus den hebräischen Gesängen, op. 25 Nr. 15
Ihre Stimme, op. 96 Nr. 3

Hugo Wolf (1860-1903)
An eine Aeolsharfe
Heimweh
Lebe wohl
Nimmersatte Liebe
Der Tambour
Abschied

Henri Duparc (1848-1933)
Chanson triste
Lamento
Le Manoir de Rosemonde
Extase
Soupir
Phidylé
Chansons Madécasses

Claude Debussy (1862-1918)
Le Promenoir des deux Amants

Barry McDaniel, baryton
Hertha Klust, piano
Aribert Reimann, piano
Eberhard Finke, violoncelle
Karlheinz Zöller, flûte

Gamin il le sût d’emblée : il serait liedersänger ! Quel destin que celui de ce petit garçon américain immédiatement séduit par Schubert, et voulant le chanter dans une langue dont il ne savait que la musique. Grandi, beau jeune-homme au physique découplé et à la stature athlétique, devenu baryton et même Kavalier-baryton dans la typologie vocale germanique, Barry McDaniel deviendra, à l’égal de Dietrich Fischer-Dieskau, la coqueluche des amateurs de lieder outre-Rhin. On n’en sait plus rien aujourd’hui, un doute quant au disque, une prudence dans sa carrière de chanteur lyrique – il ne cédera qu’une fois aux invites répétées de Wieland Wagner pour un Wolfram en 1964 – qui ne l’empêchera pas de camper un Papageno et un Pelléas inoubliables, auront suffi à l’effacer de la mémoire des mélomanes. Injustice, que tente de réparer l’album édité par Audite. Si les Schubert sensibles, si emplis de voyelles, évoquent, immédiatement une proximité avec Hermann Prey (littéralement le timbre à fleur de lèvres) bien plus qu’avec Dietrich Fischer-Dieskau, les Schumann, choisis chez Lenau, et le pan français, évoquent pour la voix longue et ductile, l’espressivo élégant comme venu d’un autre temps, Gérard Souzay lui-même, qui, pourtant avare de compliments envers les collègues barytons, me dit un jour au débotté : "Vous aimez ma voix, écoutez McDaniel". J’avais laissé échapper cet album utile, je l’entends ému de découvrir un tel artiste qui de la tumultueuse adresse d’Auflösung, du tendre désolément du Requiem de Lenau, des Wolf si subtilement amers, et jusqu’aux sensualités et aux fureurs de Madécasses, imprime son art éloquent et sensible partout. Et si enfin Sony exhumait de ses archives ce Winterreise qu’il grava pour RCA avec Aribert Reinmann à Londres à l’automne de 1972 et qui fut son Chant du Cygne ? (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-charles Hoffelé)