La discographie des BWV 1027, 1028, 1029, pour viole de gambe et clavecin obligé est très abondante. De brillants interprètes ( G. Leonhardt et S. Kuijken, H. Bouman et J. ter Linden, M. Behringer et H. Perl. etc.…) s’y sont illustrés, précédés, sur instruments modernes, par G. Gould et L. Rose, notamment. La BWV 1027 constitue une transcription de la BWV 1039 plus ancienne, conçue d’abord pour deux flûtes à bec et plus tôt encore, pour deux violons. Les BWV1028 et 1029 sont probablement aussi des réécritures d’œuvres antérieures. Des inscriptions portées sur des copies de ces opus laissent penser que l’ensemble de ces pièces faisaient partie d’un recueil de six, à l’instar des suites pour violoncelle. Conformément à l’usage dans la musique baroque, qui s’est prolongé au-delà, de nombreuses réalisations sur d’autres instruments se sont ensuite répandues. Ce CD s’inscrit d’ailleurs à sa façon dans cette tradition en offrant une 4e sonate, jusqu’ici inédite au disque, basée sur la copie de Hering, qui n’est rien d’autre qu’une transposition (sous le n° de BWV 1030 b) de la longue sonate pour traverso et clavecin en si mineur. Les deux premières sonates sont en 4 mouvements, (lent/ vif/ lent/vif - modèle corellien) alors que la 1029 s’ouvre par un vivace, suivi d’un adagio, puis d’un allegro. Les deux instruments procèdent essentiellement par imitation et dialogues par reprise en écho : notons que suivant les interprétations (nous en avons comparé 6), la vitesse d’exécution des mouvements d’une même sonate peut varier sensiblement plus que dans nombre d’autres œuvres. Dans l’adagio du BWV 1027, l’interprétation se signale par rapport à d’autres par l’insistance trop marquée, trop prolixe et insistante à mon sens de son ornementation (longs trilles). Un 4e mouvement enjoué qui ne traïne pas, mais bondit et cabriole. Au beau lyrisme plaintif de l’adagio du BWV 1028 succède un élan spontané et frais dans l’allegro. On retrouve pleinement l’atmosphère du 3e Brandebourgeois dans le BWV 1029 et ses traits rapides. Enfin la sonate 1030 b sied aussi bien à la viole qu’à la flûte. Le clavecin s’avère comme joyeusement endiablé dans le final . Un beau disque à quelques petites réserves près. (Bertrand Abraham) Alejandro Marías and Jordan Fumadó inmerse themselves in Bach’s three Sonatas for Viola da Gamba and Harpsichord, in a sumptuous sounding performance of Bach’s masterpieces. Both artists deliver superb ensemble playing and refined and intense performances in this album, which also includes a reading of Bach’s Sonata BWV1030 from Johann Friedrich Hering’s manuscript.
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