 Ce premier volume des concertos d’après Vivaldi et Marcello laisse perplexe. D’abord, il est enregistré sur un instrument curieux : un orgue de 24 jeux d’esthétique « baroque tardif » (+ jeu de rossignol et cymbale) de construction récente (2007) mais à traction électrique, au diapason moderne, pourvu d’un programme électronique de registrations (séquenceur à mémoires) qui offre 11988 possibilités !!! et d’une alimentation en vent totalement silencieuse (la chasse aux bruits parasites semble, si l’on en croit le livret, avoir été une obsession des facteurs). C’est propre, très propre, trop propre : un Bach découpé au laser, passé au scanner et une exécution quasi chirurgicale (voir par exemple le célèbre BWV593 en la mineur qui ouvre le disque). Certains peuvent apprécier, mais je ne trouve quant à moi à cet instrument et à cette interprétation rien de charnel ni de poétique. Il y a là comme une perfection machinale, aseptisée voire robotique. De plus les registrations adoptées aplatissent assez fréquemment le propos musical : une tendance à individualiser à outrance ou à faire ressortir exagérément certaines voix au détriment des autres lignes amène à faire de certains mouvements de simples épures. L’interprète a certes été à bonne école (Koopman, Tamminga, entre autres) mais ici la prestation technique prend le pas sur la musicalité et l'humanité. Isoir, par exemple, fait bien autre chose de ces œuvres. (Bertrand Abraham)  On sait que Bach s'est approprié à son usage personnel et à celui de ses élèves nombre de partitions de musiciens italiens. Frescobaldi, Bonporti en passant par Marcello, Torelli, Corelli, Albinoni et Vivaldi dont il découvrir l'Estro Armonico via un éditeur basé à Amsterdam. Les partitions circulaient librement à travers l'Europe. Maître de la transcription, Bach remaniait les partitions de toute nature (surtout des concertos pour divers instruments) à sa sauce et en fonction de ses besoins. Pour ce premier volume, début d'une intégrale, Luca Scandali a choisi sept concertos d'après Vivaldi et Marcello, et un orgue moderne construit en 2007 par la compagnie Dell'Orto & Lanzini. On peut s'interroger sur le choix de l'instrument conçu sur un modèle allemand de style baroque tardif alors que l'Italie compte tant de beaux orgues historiques qui auraient fait l'affaire. Par ailleurs le choix de registration est quelquefois discutable (bourdon et nazard sonnent français !). Quant à la lecture note-à-note de l’organiste italien elle ne soulève pas l'enthousiasme. On a connu d'autres versions plus captivantes (à l'orgue ou au clavecin) des mêmes œuvres. (Jérôme Angouillant)  During his youth, Johann Sebastian Bach studied with passion the great Italian composers’ works, that were at that time style models both for their perfection about their harmonic architecture both for the brilliant vitality about their melodic vein. In order to capture the secrets of the Italian style, the young composer realized a series of transcriptions for organ from orchestra pieces, in which it is possible to see the future genius. The programme of this CD includes five works based on famous concerts by Vivaldi (four from Estro Armonico op. 3 and one from Stravaganza op. 4) and a transcription from a piece by Alessandro Marcello, who is today almost forgotten but very appreciated at Bach’s time, as his younger brother Benedetto. Those works were proposed thanks to the great performance by Luca Scandali, organ player of magnificent talent, who for Elegia has already recorded many CDs of great interest, among which stand out the two volumes of the symphonies by Padre Davide da Bergamo. A Cd that deserves to be considered even for Dell’Orto & Lanzini’s beautiful sounding palette inside the church of Santa Maria Assunta in Vigliano Biellese and for the excellent quality of the recording.

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