Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Le clavier bien tempéré, BWV 846--893

Dina Ugorskaja, piano

Un rare Schumann, quelques Beethoven, un sublime Haendel, et maintenant Bach… la fille du très fantasque Anatol Ugorski trace de façon bien tempérée son chemin parmi les grands du clavier. Et si, téméraire, elle a décidé de s’attaquer à l’Everest, ce n’est qu’après une préparation à laquelle Dina Ugorskaja a consacré un an entier de sa vie. Car la demoiselle ne fait pas les choses à moitié. Tempérée, vous dis-je, comme ses tempi qui n’ont rien de gouldien. Refusant les voies trop empruntées pour leur préférer une face nord de tous les dangers, elle s’est mise, en toute subjectivité, à la recherche d’une fraicheur originelle libérée des habitudes et des influences, fût-ce celles des plus grands dans ce répertoire, les Feinberg, les Gulda, ou autres Tureck. Le piano moderne est là pour servir, de ses couleurs, une intention résolument polyphonique, dans l’idée que Bach voulait "faire tenir dans le Clavier l’univers musical entier". Voici la pianiste promue Chef de chœur, puisant son inspiration dans les grandes œuvres sacrées du Cantor, Magnificat en tête. Et quelle inspiration ! Mais de transpiration, point. Que du génie ! Magnifique. (Yves Kerbiriou)