 Fait prisonnier durant la Première Guerre mondiale, puis envoyé en sanatorium en 1917, Jacobi, mû par son enthousiasme pour Debussy et Ravel, entreprit ensuite des études dans un conservatoire berlinois. Professeur de musique, il commença à composer, fit de la radio, gagna en notoriété. Il fut d'emblée interdit par les nazis (son père était d'origine juive). Parti en Italie, il fut contraint de rentrer en Allemagne dès 1935, devenant « émigré intérieur ». En 1945, il reprit, à Munich, des études de contrepoint et de composition, s'engagea dans la formation musicale des jeunes tout en continuant à composer de la musique de chambre, des pièces vocales et orchestrales. Sa découverte de l'accordéon dans les années cinquante fut déterminante. Il en fit un instrument à part entière et fut l'un des premiers au monde à concevoir pour lui un répertoire exigeant. Ce corpus, enregistré ici, comprend surtout des pièces dont le substrat reste lié à des formes populaires, notamment à des danses (menuet, rigaudon, gigue…) comme c'est le cas pour maintes pièces de Ravel. Comme lui, Jacobi revisite la musique traditionnelle espagnole (pièces polyphoniques sur des chants populaires espagnols/La Tarara). Faussement simple, ces pages échappent à tout classement, non sans faire penser parfois au Bartok des Mikrokosmos. Empreintes de nostalgie, elles privilégient des rythmes assez lents, utilisent de façon vraiment idiomatique le chromatisme. S'en dégage une atmosphère prenante, lancinante, particulière. Un disque attachant à découvrir. (Bertrand Abraham)  Due to the jewish origin of his father Wolfgang Jacobi (1894-1972) was appointed professor at the Musikhochschule Munich only after the war. Different to some other younger artists, who made brilliant careers after the war, persecuted people as Jacobi first had to overcome the stigma of missing succes which often did not work completely. Jacobi choose his own, very original way, e. g. with works for accordion. This instrument struggled to maintain recognition for other reasons... Complex harmonies and unconventional rhythms combined with polyphonic use of the whole accordion are challenging for every player. Daniela Grenz masters the task perfectly and elegantly and works out many joyful musical details like dance elements. The instrument of Daniela Grenz is a single-unit production by Massimo Pigini made for her in 1995. It has no linked chords like a common accordion. The single tone left manual enables polyphonic playing of both hands.
|